Alors que de nombreux sinistrés des inondations n’ont toujours pas regagné leur domicile, de plus en plus de voix se font entendre pour pointer du doigt les municipalités qui ne suivent pas adéquatement la réglementation en matière de zones inondables.
Samedi, le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, a publié un statut Facebook où il exprimait son opinion sur les responsables des résultats liés aux inondations.
Voici sa publication qui a par la suite été retirée quelques heures plus tard :
Ce son de cloche a été repris par l’ingénieur hydrologue, François Brissette, au micro de Paul Arcand, mardi matin.
Le professeur au Département de génie de la construction de l'École de technologie supérieure (ETS) n’est pas surpris par la situation que vivent les sinistrés de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.
«Ce sont clairement des situations qu’on va revivre à Sainte-Marthe-sur-le-Lac ou ailleurs chaque année. C’est une problématique bien connue, on connaît bien les raisons pour lesquelles on se retrouve dans cette situation. Il n’y a aucune surprise»
«Sainte-Marthe-sur-le-Lac, c’est un splendide exemple d’une situation absurde dans laquelle on se retrouve quand pendant plusieurs décennies, on a un cadre réglementaire qui n’est pas appliqué et qui est mal adapté. On se retrouve avec une ville qui est construite dans le lac! Ces gens se sont construits dans le lac, dans une zone basse. Cette situation est absurde»
Bien sûr, la solution idéale serait que tous ces gens puissent se relocaliser, mais de façon plus réaliste, l’expert suggère de changer la réglementation actuelle pour éviter que de telles situations continuent de se reproduire.
«À partir d’aujourd’hui, on devrait dire que toute nouvelle construction qui est construite en zone inondable et qui se fait inondée, il n’y aura plus de remboursement et on pénalise les municipalités concernées»
«La délimitation des zones inondables doit être faite par des gens qualifiés et indépendants. Ça ne peut pas être la municipalité qui engage un ingénieur et qui lui dise de tracer la zone inondable. Il faut que ce soit ramené à Québec, il faut que ce soit centralisé. Il faut retirer les municipalités de ce processus. Ça prend du courage politique et ça, on n'en a pas en grande quantité. Pour ce qui est de Sainte-Marthe, si j'avais à parier, on va permettre la reconstruction des gens et on va rendre les digues plus solides»