Le ministère de la Santé du Québec veut que toutes les Québécoises — elles seraient des milliers — qui ont reçu des implants mammaires texturés depuis 1995 soient contactées et avisées d'un risque potentiel de cancer.
Le ministère a contacté tous les établissements de santé pour leur demander d'ouvrir les dossiers de leurs patientes ayant subi une intervention chirurgicale de reconstruction mammaire afin d’identifier celles ayant reçu ces implants spécifiques. Puis, ils doivent aviser les femmes concernées.
Cette décision a suivi une mise à jour publiée par Santé Canada à la mi-février. Le ministère fédéral signalait alors une augmentation du nombre de cas du lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires texturés chez les Canadiennes.
Selon Santé Canada, il ne s'agit pas d'un cancer des tissus mammaires, mais une forme rare de lymphome non hodgkinien, c'est-à-dire un cancer touchant le système immunitaire qui peut apparaître plusieurs mois ou années après la pose d'implants mammaires. Il se caractérise généralement par l'accumulation de liquide entre l'implant et les tissus environnants.
Difficile de savoir combien de femmes au Québec ont reçu ce type d'implants avant que les hôpitaux et cliniques aient fait le tour de leurs dossiers. Mais le ministère estime qu'elles pourraient être 15 000.
Les femmes seront avisées des symptômes à surveiller — tels qu'un gonflement anormal d'un sein, des douleurs ou une masse palpable, entre autres — et à prendre rendez-vous avec leur médecin pour un suivi si c'est le cas.
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) indique qu'il va contacter toutes ses patientes pour les informer du risque très faible, mais potentiel, de ce lymphome. Il a mis en place une ligne téléphonique à la disposition de ses patientes.
Ce cancer demeure très rare, écrit le CUSM, qui note qu'un seul cas a été répertorié au Québec, et que la patiente a été traitée avec succès.