Les autorités de Beauceville, en Beauce, demandent à la population d'éteindre les systèmes de ventilation pour ne pas être «incommodés par les odeurs» se dégageant d'un incendie majeur qui fait rage dans des amas de pneus usagés depuis samedi soir.
Pour une raison inconnue, le feu aurait pris naissance vers 22 h 30 sur les terrains de l'entreprise de recyclage de pneus Royal Mat, sur la 181e Rue.
Deux îlots correspondant à un total de plus de 3000 mètres cubes de pneus ont été la proie des flammes, a rapporté le directeur général de la municipalité, Félix Nunez.
Des pompiers venant de neuf municipalités sont venus aider leurs collègues de Beauceville. En tout, ils étaient environ 80 pompiers à combattre l'incendie. Près de 60 pour cent du feu était éteint en milieu de matinée dimanche, estime M. Nunez.
«Les pompiers ont commencé en début de matinée à répandre du gravier et du sable sur le brasier, ce qui permet de l'étouffer en diminuant son apport en oxygène. Ils en auront pour quelques heures, compte tenu de la quantité importante de pneus.»
Cette opération devrait ensuite durer de 10 à 12 heures, soit jusqu'en fin d'après-midi.
Au plus fort du brasier, les vents se dirigeaient vers le secteur industriel et résidentiel de la ville ce qui entraînait des émanations d'odeurs désagréables. Un immense panache de fumée surplombait la ville. Heureusement, les vents ont diminué d'intensité en cours de la matinée.
Contrairement à ce qui a été diffusé dans certains médias, M. Nunez soutient que la municipalité n'a jamais envisagé d'évacuations.
Émanations toxiques ?
Urgence-Environnement et le laboratoire mobile TAGA, analyseur de gaz atmosphériques, ont été dépêchés sur place afin d'évaluer s'il y a des enjeux environnementaux ou si des émanations sont toxiques.
Les résultats sont attendus en cours de journée. «On attend ces données pour savoir si on a des mesures à prendre, si on doit évacuer du monde», a expliqué Félix Nunez estimant du même souffle qu'il «n'y a pas lieu de s'alarmer pour le moment».
L'hypothèse d'un incendie criminel sera notamment étudiée. La Sûreté du Québec a été chargée de l'enquête. «Des pneus ça ne prend pas en feu aussi facilement, surtout en hiver», a toutefois lancé le directeur de la ville.
L'entreprise Royal Mat est bien connue des services d'incendies de Beauceville qui s'y déplacent de deux à trois fois par année pour des incendies. Le nombre de ces visites a grandement diminué, selon M. Nunez, en raison de l'installation de murs coupe-feu entre les îlots de pneus.