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Intervenants de la DPJ: «Il y a une culture de la violence»

Intervenants de la DPJ: «Il y a une culture de la violence»
Image / Photo: iStock

Une étude témoigne de la violence que les travailleurs en protection de la jeunesse doivent affronter et souligne l’importance de briser le silence pour soutenir les intervenants. Entrevue avec Steve Geoffrion, professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal et ancien intervenant à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Une équipe d’étudiantes et de chercheurs, dirigée par M. Geoffrion, a analysé les témoignages de 30 intervenants et intervenantes en protection de la jeunesse travaillant aussi bien en centre de réadaptation que dans le milieu familial de l’enfant.

Certes, tous les cas rapportés ne sont pas toujours dramatiques, mais les situations de violence, tant physique que psychologique, sont récurrentes et omniprésentes à la DPJ.

C’est du moins ce que l’on peut constater dans cette étude publiée dans la revue Child Abuse & Neglect. Ce climat pèse lourdement sur la santé et le bien-être des travailleurs de la DPJ, qui sont constamment impliqués dans des relations de détresse, de colère et de violence. 

«Les jeunes qui ont des problèmes d’adaptation ou qui ont vécu de l’abus sont souvent en grande détresse. Ils auront peut-être éventuellement besoin des services de la DPJ. Les gens y sont formés pour aider les jeunes à travailler leurs comportements, pour aller vers une forme d’expression mieux adaptée que la violence. Oui, les employés de la DPJ vivent de la violence. Ils disent que ça fait partie du travail. Il y a une culture de la violence… À long terme, les employés trouvent que ça devient lourd et ils perdent de leur empathie, surtout s’ils s’aperçoivent que la violence a été [perpétrée] gratuitement.» 
Steve Geoffrion

Par ailleurs, certains de ces intervenants sont aux prises avec des réactions de stress post-traumatique. Mais ils hésitent à en parler à leurs supérieurs de crainte d’être perçus comme non qualifiés pour le travail qu’ils effectuent. Ces employés se sentent donc isolés et sans ressources. Plusieurs vont même soutenir qu’ils ne sont pas affectés par les situations de violence subies alors qu’ils en souffrent en silence.

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