Un important rassemblement annuel des Hells Angels aura lieu à Saint-Hyacinthe, à compter de jeudi.
Environ 700 motards en provenance d’un peu partout au pays vont se rencontrer durant 3 jours pour leur rendez-vous appelé Canada Run.
Des centaines de chambres d’hôtel ont d’ailleurs été réservées dans la ville ou ailleurs dans la région.
«En principe, tous les Hells Angels doivent y être, tout comme plusieurs membres de leurs clubs sympathisants», a expliqué Daniel Renaud, journaliste aux affaires criminelles.
«L’an dernier, le même événement s’est déroulé à Calgary. C’est la première fois en dix ans que le Canada Run est organisé au Québec. En 2008, il s’était déroulé à Sanair, aussi en Montérégie. La ville de Saint-Hyacinthe et la région de la Montérégie font partie du territoire du chapitre South des Hells Angels, qui est quand même important au Québec.»
SharQc
Le 9 octobre 2015, le juge James L. Brunton, de la Cour supérieure, a décrété un arrêt des procédures dans le cadre des superprocès SharQc, ce qui a mené à la libération immédiate des cinq accusés liés au chapitre de Sherbrooke qui subissaient leur procès depuis le début du mois d'août, au Centre de services judiciaires Gouin, à Montréal.
En août 2015, la Cour d'appel du Québec a réduit la peine imposée à 35 Hells Angels qui avaient plaidé coupable à une accusation de complot pour meurtre avant de voir leurs présumés complices, qui s'étaient rendus à procès, s'en tirer grâce à un arrêt des procédures.
Cette décision a fait très mal au moral de nombreux policiers, dont ceux de la SQ et de la Gendarmerie royale du Canada, qui avaient travaillé sur l'opération SharQc au fil des ans.
Depuis l’échec de plusieurs procès judiciaires associés à l’opération Sharqc, les tensions sont ravivées entre les policiers et les membres des Hells Angels, aux dires du journaliste.
«C’est très important ce qui s’est passé en octobre 2015, avec la fin abrupte de SharQc. Les policiers en sont sortis aigris. C’est tout le contraire pour les motards, qui en sont sortis ragaillardis. Le projet de SharQc était d’annihiler les Hells Angels au Québec.
«Cependant, il faut constater que c’est tout le contraire qui s’est passé : ils sont aussi forts que dans les années 1990. Les policiers doivent trouver d’autres moyens, une nouvelle façon de combattre les Hells Angels. Ça dépasse les frontières du Québec…»
Selon M. Renaud, on entre dans une nouvelle ère à propos de la lutte policière contre les membres des Hells Angels.
«On doit s’attendre à ce que les agents de la Sûreté du Québec, avec l’aide des autres corps policiers, soient très présents pour enquêter et harceler, à la limite, les Hells Angels.»