MONTRÉAL — L'industrie de la musique québécoise, mise à mal par la diffusion numérique (streaming), l'expulsion des vidéoclips de la télévision et certaines décisions réglementaires, reçoit un coup de pouce du secteur privé.
La firme Stingray et l'ADISQ ont annoncé vendredi la création d'une chaîne de télévision spécialisée dans le vidéoclip québécois, PalmarèsADISQ, qui sera distribuée par Bell, Vidéotron, Cogeco et Telus dans six millions de foyers canadiens.
Stingray, qui compte financer ce service d'abord par la commandite et la publicité, versera la moitié de ses profits dans un fonds pour la création de vidéoclips québécois et canadiens francophones. L'objectif de Stingray est d'atteindre rapidement un versement annuel d'un million $ à ce fonds de création.
La directrice générale de l'ADISQ, Solange Drouin, s'est vivement réjouie de cette décision de Stingray, qu'elle avait elle-même approchée dans le but de mener ce projet à terme.
Le vidéoclip francophone est pratiquement disparu du paysage télévisuel depuis le changement de vocation des chaînes spécialisées MusiquePlus et MusiMax.
Plus encore, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a permis à ces deux chaînes de ne plus financer la production de vidéoclips.
Or, selon Mme Drouin, des sondages réalisés par l'ADISQ démontrent que les Québécois sont informés de la sortie de nouveautés musicales d'abord à la télé et à la radio. Les réseaux sociaux viennent loin derrière et les services de «streaming» ferment la marche.
Par contre, la diffusion de vidéoclips sur la plateforme numérique YouTube est devenue incontournable dans l'univers musical actuel pour rejoindre un auditoire international.
PalmarèsADISQ diffusera 24 heures sur 24 des vidéoclips québécois francophones, mais aussi ceux des groupes québécois anglophones, de même que ceux d'artistes francophones du Canada et de la francophonie internationale.