La grève en éducation a un effet important sur les enfants qui font face à certaines difficultés, que ce soit des problèmes d’apprentissage ou des problèmes à la maison qui seraient normalement signalés à la DPJ par des enseignants, par exemple.
Écoutez Camil Bouchard, docteur en psychologie, auteur d’Un Québec fou de ses enfants, au micro de Louis Lacroix.
Selon La Presse, depuis trois semaines, le nombre de signalements a drastiquement chuté: c'est -38% en Outaouais, -35% dans la région de la capitale nationale et -25% à Montréal.
«Nous assistons essentiellement au même phénomène qu'on a observé durant la pandémie où il y avait eu une baisse à ce moment-là des signalements d'enfants à la DPJ», dit le spécialiste.
«Tout simplement parce que dans l'univers des enfants, il manque des adultes significatifs, ce que j'appelle, moi, des sentinelles qui peuvent éventuellement détecter chez des enfants des états de détresse, des états de négligence, des états d'abus. Par exemple, des enfants qui ne sont pas habillés convenablement pour le climat, des enfants qui ont faim, qui arrivent à l'école dans une extrême fatigue, qui ont des grands problèmes, des réactions émotives disproportionnées par rapport aux événements qui se présentent, qui ont des blessures suspectes, qui manquent de soins, ou alors dans les soins de santé, sont mal suivis ou qui carrément sont absents de l'école pour aucune raison valable. Tout ça, ça contribue à protéger l'enfant d'une certaine façon, parce que la sentinelle, les profs en particulier, connaissent bien leur enfant et peuvent détecter ce type de situation.»