Presque six ans après avoir courageusement dénoncé son père incestueux, Stéphanie Lapointe peut maintenant dire que «justice a été rendue».
C’est une jeune femme posée et mature que Bernard Drainville a interviewée mercredi.
Stéphanie Lapointe a maintenant 21 ans et savoure le dénouement de ce long processus judiciaire qu’elle a entamé en janvier 2015 quand elle a dénoncé son père incestueux, à l’âge de 16 ans.
Enfance difficile
Stéphanie Lapointe a eu une enfance très difficile. Vivant avec sa mère qui avait une dépendance aux drogues et dansait dans les bars, son quotidien était meublé d'instabilité et de négligence.
En déménageant chez son père à 13 ans, elle croyait que son calvaire serait enfin terminé.
«Mais à sa fête de 13 ans, elle a été amenée dans un motel à Québec, a été droguée, puis son père a sexuellement abusé d’elle. Durant son séjour avec son père, elle a été agressée sexuellement à 15-20 reprises»
«Il m’a complètement prise pour une marionnette. Il a détruit une grosse partie à l’intérieur de moi. Il a complètement abusé de ma vulnérabilité. J’étais jeune et j’avais besoin d’un modèle. Il a détruit la confiance que je pouvais avoir envers les personnes»
«Il ne pouvait pas simplement s’en tirer comme ça. Il faut dénoncer. Ce n’est pas toujours facile, je le sais, mais il faut dénoncer. Le poids que ça nous enlève sur les épaules par la suite, c’est incalculable. Justice a été rendue»
Qualifié de «véritable prédateur sexuel» par le Tribunal, Stéphane Joachim a été condamné à 14 ans de prison, soit la peine maximale qu’il est possible d’avoir en matière d’inceste.