Voici 10 choses que vous voulez vraiment savoir sur le Jeep Cherokee 2020.
Légèrement remanié en 2019, le Cherokee reste un Jeep populaire. Si on remarque surtout le Wrangler sur nos routes, sans toit, sans portières et parfois même sans chaussures dans les pieds du conducteur, le Cherokee bataille ferme pour ne pas chuter du podium. Ajoutez-y un pedigree pas piqué des vers et vous avez la recette d’un succès que même 10 choses à savoir n’expliquent pas complètement. Mais on peut toujours essayer…
Voir aussi: Notre essai du Jeep Cherokee Altitude 2020
# 1 Il était une fois
Au moment de s’engager dans la Deuxième guerre mondiale, les États-Unis décrètent qu’ils auront besoin d’un véhicule tout-terrain compact. Deux compagnies lèvent la main : American Bantam et Willys-Overland.
L’armée juge intéressant le prototype BRC (Bantam Reconnaissance Car) mais il n’a pas assez de couple et les militaires doutent que la compagnie puisse fournir la quantité voulue. Ils refilent alors le design de Bantam à Willys et à Ford en les priant de faire mieux. Leurs prototypes : le Ford GP et le Willys MA. Quand un ingénieur de Willys glisse enfin un puissant engin « Go Devil » sous le capot, le Willys Model MB remporte la mise.
À la production, l’armée met à contribution Willys et Ford pendant que Bantam, après quelques unités, passe à autre chose. On se retrouve donc avec le Model MB et le Ford GPW (pour Government, P désignant l’empattement de 80 po, et W, un salut au design de Willys).
Voici Shopicar ! Tous les modèles de l’année et toutes les promotions en cours.

# 2 On cherche encore
D’où vient le mot Jeep ? Comme le constructeur évite lui-même de clarifier la question, sans doute pour épaissir le mystère, les suppositions pleuvent. Pour certains, le nom réfère à Eugene the Jeep, un animal de bande dessinée lié à Popeye et Olive Oyl. Il était magique, capable de se « déplacer n’importe où et de faire n’importe quoi », justement les prétentions d’un Jeep. En somme, la téléportation avant l’heure !
Pour d’autres, le nom dérive du Ford GPW, quoique la signification « General Purpose » (« à tout-faire ») de GP est contestée.
Une 3e théorie : Jeep serait l’acronyme de « Just Enough Essential Parts », le véhicule étant l’assemblage d’un nombre « juste suffisant de morceaux essentiels ». Faites votre choix !

# 3 Quel genre ?
Au fait, doit-on dire un ou une Jeep ? Sur son site www.jeep.ca, Chrysler décrit le Jeep Cherokee, sans doute parce qu’il fonce, traverse tout, n’a peur de rien ; en somme, il est viril ! Tout comme on ne dit pas la RAM, qui est pourtant une camionnette… Par ailleurs, comme le mot « jeep » est devenu générique avec le temps, à l’instar de « frigidaire » et « kodak », on écrit souvent la jeep en référence à n’importe quel véhicule passe-partout. Et sans majuscule tant qu’on ne parle pas de la marque. À bien y penser, parallèlement à l’actualité qui braque ses projecteurs sur les individus non-genré, le/la Jeep s’avère peut-être le véhicule unisexe tout désigné…

# 4 À moi ! Non, à moi !
Dès 1943, Willys demande le copyright du nom Jeep mais les tribunaux jugent que le design original appartient à Bantam. Pas grave, Willys commercialise le CJ-2A en 1945, le premier « Civilian Jeep » destiné au grand public. Et puis, comme Willys s’affiche comme la seule compagnie d’après-guerre intéressée à assembler des jeeps, on lui accordera finalement la marque de commerce en 1950.

# 5 La valse des proprios
Le CJ donne le signal de départ pour une avalanche de produits dérivés : le Jeep Station Wagon (1946), le Jeep Truck (1947), l’ancêtre du Gladiator, le Jeepster (1948). En 1953, Kaiser Motors achète Willys, qui devient Kaiser-Jeep en 1963. American Motors Corporation (AMC) acquiert la division Jeep de Kaiser en 1970. Renault se met à investir dans AMC en 1979 avant que Chrysler Corporation n’achète AMC en 1987 pour essentiellement mettre la main sur Jeep (Chrysler laissera tomber toutes les autres activités d’AMC).

# 6 Suivez le guide !
Sur www.jeep.ca pour magasiner votre Cherokee 2020, vous comptez neuf modèles. En réalité, il s’agit de six et de trois ensembles (North Altitude, Trailhawk Elite et High Altitude). Les six versions sont Sport, North, Trailhawk, Limited et Overland. Heu, monsieur le chroniqueur, ça fait cinq… C’est que le North se dédouble puisqu’on peut l’avoir en 4x4 et en 4x2, le seul modèle de la famille à se contenter de la motricité avant si tel est votre bon désir.
Toutes les autres versions comportent de série le rouage intégral mais ce n’est même pas encore si simple. Il existe, en effet, trois sortes de 4x4 pour le Cherokee…
Pour le Sport 4x4, y’a pas le choix, il hérite du système Active Drive I. Les variantes North, Limited et Overland sont livrées de série avec l’Active Drive I mais peuvent se farcir l’Active Drive II en option. Enfin, le Trailhawk se pointe avec l’Active Drive Lock, un système qui lui est exclusif.

# 7 Lui ou lui ?
Laissez-moi deviner votre prochaine question : quelles différences entre ces trois 4x4 ? L’Active Drive I n’est pas à prise constante, comme chez Subaru par exemple. Il permet plutôt de désaccoupler l’essieu arrière si les capteurs électroniques jugent que les conditions routières n’exigent pas le rouage intégral. Vous roulez alors en mode 4x2 pour ainsi sauver du carburant. Le système redevient 4x4 dès que c’est nécessaire, sans l’intervention du conducteur.
L’Active Drive II ajoute une vitesse basse en motricité intégrale, ce qui verrouille sur demande les arbres de transmission pour vous garantir du 4x4. Très pratique pour s’extirper d’une ornière ou pour remorquer. En plus, la garde au sol du Cherokee ainsi équipé gagne 2,5 cm (1 po).
Enfin, le système Active Drive Lock reprend les capacités du Drive II en plus d’autoriser le verrouillage du différentiel arrière qui, lui, envoie alors un couple égal à chacune de ses roues. Pour les amateurs de hors route sérieux.
a.jpg?scaledown=1280)
# 8 Trio de moulins
Aux deux moteurs bien connus que sont le V6 3,2L de 271 chevaux, une version rétrécie au lavage du Pentastar 3,6L, et le 4-cylindres 2,4L Tigershark de 184 chevaux, FCA a cru bon d’ajouter récemment un 4-cylindres turbo de 2,0L et 270 chevaux, plus coûteux que le V6 et semblable à celui qui gargouille sous les capots du Wrangler et des Alfa Romeo Giulia et Stelvio.
Ce trio d’engins est soutenu par une transmission automatique à 9 vitesses en poste depuis 2014, ce qui était avant-gardiste, mais qu’on asperge depuis de critiques à cause de ses fréquentes hésitations.
Enfin, bien que le 2,4L de base ne puisse remorquer que 2000 lbs, le V6 se débrouille avec 4500 lbs (2041 kg), soit 500 lbs de plus que le turbo.
.jpg?scaledown=1280)
# 9 Un précurseur
La carrière du Cherokee a commencé en 1974 en tant que version 2-portes du Jeep Wagoneer (1962 à 1991), tout en évinçant le Jeepster Commando qui décevait. La version 4-portes du Cherokee vit le jour en 1977. Pour séduire une clientèle plus jeune que celle du vénérable Wagoneer, les gourous du marketing inventèrent une expression pour définir le nouveau venu : Sport Utility Vehicle (SUV, soit VUS en français pour Véhicule Utilitaire Sport). Ces trois mots n’ont plus jamais quitté notre lexique automobile !

# 10 Un long C.V.
Pour souligner sa 2e génération (1984), le Cherokee délaisse la construction en échelle en faveur d’une carrosserie monocoque, une autre première. Le public adore cette idée qui procure le confort d’une auto à un « camion ». Les rivaux prennent des notes.
La popularité du Cherokee est telle que lorsque vient le temps de la 3e génération (millésime 2002), Chrysler lance le Grand Cherokee tandis que son célèbre petit frère devient le Liberty en Amérique du Nord (mais garde le nom Cherokee ailleurs dans le monde). Commence alors sa période d’utilitaire compact, jusqu’à ce que le duo Compass/Patriot fasse dans le plus petit encore en 2007.
Un an plus tard, on salue la 4e génération, toujours sous l’appellation Liberty, tandis que Dodge entre dans la danse avec un frère jumeau baptisé Nitro.
Avec la 5e génération (2014) débute la période multisegment : on met l’appellation Liberty au rancart, on renoue avec le nom Cherokee et on grossit le véhicule un peu pour justifier l’arrivée du Jeep Renegade.

# 11 Signature visuelle (boni !)
La fameuse grille à sept barrettes verticales qui rend la calandre d’un Jeep aussi reconnaissable que celle d’une Rolls-Royce en comptait au départ neuf selon le design original de Ford pour son GPW. Pour mieux faire cuire un hamburger dit la légende…
