Éric Salvail a témoigné lors de son procès cette semaine. Il a notamment nié catégoriquement les allégations de la présumée victime Donald Duguay voulant qu’il l’ait agressé sexuellement dans une salle de bain de Radio-Canada.
M. Salvail a affirmé qu’il n'était même pas présent à Radio-Canada le jour de la présumée agression, qu’il a d’ailleurs qualifié de « farfelue ».
Mardi, c'est la présumée victime, Donald Duguay, qui avait été contre-interrogée par la défense de façon musclée.
Après quatre jours de procès, le juge Alexandre Dalmau se retrouve avec des versions totalement contradictoires.
Éric Salvail avait été arrêté le 15 janvier 2019 par les agents du Service de police de la Ville de Montréal, dans la foulée de nombreuses allégations d'inconduites sexuelles.
L’ancien animateur et producteur de 50 ans fait face à trois chefs d’accusation : harcèlement, agression sexuelle et séquestration. Les faits qui se seraient produits entre avril et octobre 1993. La victime, Donald Duguay, a choisi de révéler son identité. Les deux hommes travaillaient alors à Radio-Canada, selon lui.
Durant son témoignage, M. Salvail a reconnu qu’il fait fréquemment des commentaires à caractère sexuel, et soutenu que c’était courant dans «l’environnement libéral» du milieu artistique de celui des communications.
«“C’est quoi ces pantalons, ça te fait un beau cul ?” J’ai dit ça 1000 fois dans ma vie à toute sorte de monde», disait-il à un enquêteur à l’automne 2018 (un extrait de cet interrogatoire a été présenté en cour).
Questionné par la Couronne, il a notamment dit qu'«tape sur les fesses, ce n’est pas agresser sexuellement» quelqu’un.
«Ce qui est étonnant, c'est qu'Éric Salvail a dit qu'il aime créer des malaises, qui relèvent selon lui de l'humour. Il a dit que cela n'est plus acceptable en 2020. Pourrait-il travailler de nouveau en télévision? Je ne suis pas certaine. Avec ces déclarations, ce sera quasiment impossible.»
Cela dit, on est loin d'un verdict au procès d'Éric Salvail, qui demeure innocent jusqu’à preuve du contraire.
Éric Salvail reviendra devant le tribunal le 11 mars. La poursuite précisera si elle désire présenter une contre-preuve.