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Aboubacar Sissoko

De Carabin à joueur pro

De Carabin à joueur pro
/ Aboubacar Sissoko (Louis-Philippe Trozzo | VICTOIRE* Notre culture soccer)
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« Dans le foot, ça peut aller très vite. Regarde-moi. En une année, je suis passé d’un joueur qui allait accrocher ses crampons à joueur universitaire canadien de l’année. »

Le milieu de terrain Aboubacar Sissoko vient tout juste de boucler son parcours universitaire à l’Université de Montréal.

Bien que son dernier match se soit soldé par une défaite amère en finale du Championnat canadien U SPORTS, sa brillante saison 2019 a été couronnée du titre de Joueur par excellence au Canada, en plus d’être récompensée par un contrat professionnel dans la toute récente Première ligue canadienne (CPL).

Une conclusion inespérée, confie Aboubacar, puisqu’il y a à peine 12 mois, il hésitait à poursuivre sa carrière de joueur après un essai infructueux avec le Forge FC d’Hamilton.

« Le camp à Hamilton, ça ne s’est pas bien passé… Pourtant, j’avais le sentiment d’avoir bien fait, d’avoir eu de bonnes performances. Quand on faisait les matchs, ma ligne, elle était bonne. Elle gagnait tout le temps, raconte-t-il. Alors, ça m’a vraiment affecté. Quand je suis revenu ici, j’étais vraiment pas chaud. Je voulais carrément arrêter de jouer au foot. »

Contrarié et déboussolé par cet échec (on le comprend…), il s’était alors remis en question, au point de suspendre complètement ses entraînements. Il faut dire qu’il venait également de terminer son baccalauréat en économie et avait donc « normalement terminé avec le
soccer ».

Puis, un matin, Aboubacar reçoit l’appel de l’entraîneur des Carabins, Pat Raimondo, qui l’informe qu’il a eu vent de la mauvaise nouvelle. L’entraîneur lui fait alors savoir qu’il est toujours le bienvenu s’il souhaite revenir, d’autant plus que le jeune milieu de terrain avait été l’un des principaux artisans de la conquête du premier Championnat canadien de l’Université de Montréal en 2018.

Pour Aboubacar, une chose est claire : ce qui l’a convaincu de continuer dans le soccer, c’est le nombre de débouchés qu’il voyait se multiplier au pays à ce moment-là, notamment avec la création de la CPL. Autant de débouchés qui lui ont (enfin) donné l’espoir de pouvoir réussir au Canada.

Aboubacar a donc pris la décision de suivre des cours dans le programme d’Arts et Sciences de l’université, de sorte à pouvoir concourir pour l’UdeM lors de la saison 2019.

Tirer parti des nouveaux débouchés au Canada

Depuis un peu plus d’une semaine, Aboubacar Sissoko a un grand sourire scotché aux lèvres… Sa décision de poursuivre dans le foot a porté fruit : il porte désormais l’étiquette de joueur pro.

Depuis le 28 novembre, l’ex-numéro 6 des Carabins est effectivement un membre à part entière des Wanderers d’Halifax, club de CPL qu’il rejoindra en mars pour la saison 2020.

« Il y a cinq ans, il y avait peu d’opportunités pour les jeunes du pays de jouer pro. Entrer en MLS, c’était quasi impossible. Aller en Europe, encore moins probable. »

« Mais aujourd’hui, avec la CPL, il y a finalement une ligue qui récompense les meilleurs joueurs au pays, se réjouit Aboubacar. Alors, si tu joues dans une équipe universitaire qui gagne et que toi, tu performes, c’est sûr que tu vas être repêché. Et qui sait à partir de là où ça peut t’amener. »

« Il y a cinq ans, il y avait peu d’opportunités pour les jeunes du pays de jouer pro. Entrer en MLS, c’était quasi impossible. Aller en Europe, encore moins probable.

« Mais aujourd’hui, avec la CPL, il y a finalement une ligue qui récompense les meilleurs joueurs au pays, se réjouit Aboubacar. Alors, si tu joues dans une équipe universitaire qui gagne et que toi, tu performes, c’est sûr que tu vas être repêché. Et qui sait à partir de là où ça peut t’amener. »

Il donne notamment l’exemple des Capers de l’Université du Cap-Breton qui ont été nombreux à rejoindre les rangs de la CPL au cours des deux dernières années.

« C’est certain que ça me motivait davantage, poursuit Aboubacar. Pour une fois, je voyais l’horizon. »

Car il y a à peine 5 ans, le seul parcours qui était porteur d’espoir, selon lui, était la NCAA, l’association sportive qui réunit l’élite du soccer universitaire américain.

« Quand j’ai commencé, la NCAA était le parcours traditionnel. Tu jouais en NCAA, puis tu espérais être drafté en MLS. C’était le parcours logique. »

Aujourd’hui, il est heureux de voir qu’il y a d’autres itinéraires possibles pour les jeunes qui, comme lui, ne se sentent « pas prêts ou pas assez matures » pour s’embarquer aussi tôt dans une aventure américaine, sans réelle garantie et loin de leur famille…

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Aboubacar Sissoko

Source: Louis-Philippe Trozzo | VICTOIRE* Notre culture soccer

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Les installations de l'UdeM

Source: Louis-Philippe Trozzo | VICTOIRE* Notre culture soccer

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Aboubacar Sissoko

Source: Louis-Philippe Trozzo | VICTOIRE* Notre culture soccer

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Les installations de l'UdeM

Source: Louis-Philippe Trozzo | VICTOIRE* Notre culture soccer

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Les installations de l'UdeM

Source: Louis-Philippe Trozzo | VICTOIRE* Notre culture soccer

Les ligues semi-professionnelles et les stages européens

En bon camarade, Aboubacar assure qu’il n’est également pas trop tard pour ses coéquipiers qui arrivent à la fin de leur cursus scolaire et qui n’ont malheureusement pas signer de contrat professionnel.

Il fait valoir que le niveau des ligues semi-professionnelles au pays, en l’occurrence la PLSQ au Québec et la League 1 en Ontario, ne cesse d’augmenter, au point où les champions de chacun des circuits se voient maintenant donner la chance de participer au Championnat canadien en compagnie des équipes de la CPL et de la MLS.

« Il n’est jamais trop tard ! répète-t-il. Imagine que tu joues en Championnat canadien avec une équipe semi-pro, par exemple l’AS Blainville ou le CS Longueuil, et que tu fais une solide performance face à une équipe de CPL ou de MLS. Ton téléphone pourrait rapidement sonner ! »

Je lui rappelle, en terminant, qu’il y a également l’option des stages en Europe et que, sans vouloir le vexer, un certain Samuel Piette a emprunté cette voie il y a quelques années et qu’il évolue maintenant en MLS. À son âge…

« Il ne faut pas oublier que Samuel est allé en stage en Europe très jeune. Moi, je n’avais pas les mêmes qualités que lui à son âge. Je n’étais pas aussi dominant, admet-il bien humblement. En U-15, on ne parlait même pas de moi ! Si j’étais allé à Metz à son âge, je pense que Metz ne m’aurait même pas laissé deux jours d’entraînement ! »

Et Aboubacar insiste, les stages européens représentent tout de même une voie un peu plus risquée…

« J’ai choisi le parcours universitaire parce que, pour moi, c’était le parcours le plus sécuritaire. Imagine que je joue en D3 européenne un an ou deux, que je ne trouve finalement pas de contrat et que je revienne au Canada à 25 ans, sans diplôme…
Je fais quoi ? »

« Je peux bien venir à l’université, mais est-ce que j’aurai encore envie de jouer au foot ? Là, au moins, j’ai un double projet. J’ai mon diplôme à 25 ans et je peux tenter de pousser ma chance dans le foot, lance-t-il avec une pointe de fierté. Et il n’est pas trop tard pour moi de jouer en MLS, ni en Ligue 1. Il n’est même pas trop tard pour moi d’aller jouer Ligue 2 ! Les jeunes ne doivent jamais oublier que c’est le terrain qui parle. C’est le terrain qui parle, j’te dis ! »

« Mon histoire, c’est aussi la preuve qu’il n’est jamais trop tard, pourvu que tu y mettes l’effort. »

En terminant, Aboubacar convient qu’il n’est pas facile devenir joueur de foot, sans compter qu’il y a aussi un peu de chance là-dedans.

« Il faut aussi que tu aies une bonne équipe. Ça ne sert à rien de performer si t’es dans une équipe qui ne gagne pas. C’est ce que les recruteurs regardent. Moi, certes, j’ai perdu la finale du Championnat canadien, mais je reste dans une routine où je ne fais que gagner. »

« Je dois d’ailleurs beaucoup à mes coéquipiers. C’est grâce à eux si je suis rendu là où je suis. Parce que si l’équipe ne gagnait pas, je n’aurais pas de visibilité. Je peux être un très bon joueur, mais si l’équipe me lâche, si l’équipe m’abandonne, si on n’avait pas été finalistes du Championnat canadien ces trois dernières années, je ne serais pas rendu où je suis aujourd’hui ! Je suis donc très reconnaissant et je leur souhaite la meilleure des chances. Je sais qu’il y en a beaucoup parmi eux qui veulent aussi atteindre le niveau pro. »

Aboubacar ne pourrait être plus heureux d’être parvenu à se distinguer chez lui, au Canada, et, qui plus est, à Montréal ! Il insiste : jamais n’a-t-il été aussi confiant de pouvoir mener une carrière de footballeur professionnel qu’aujourd’hui ! Du moins, bien plus qu’il ne se l’était imaginé il y a cinq ans lorsqu’il a débuté avec les Carabins.

À voir Aboubacar aller, au moment où tant de nouvelles opportunités surgissent au pays, on est en droit d’envisager un avenir prometteur pour les nouvelles générations de footballeurs québécois et canadiens !

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