Les propos controversés de la nouvelle ministre de la Condition féminine qui a associé le hijab à l’oppression des femmes suscitent également des réactions au sein de la communauté musulmane québécoise où il ne semble pas y avoir plus de consensus.
Pour en débattre sereinement, Bernard Drainville a invité deux femmes musulmanes québécoises : Idill Issa qui porte fièrement le hijab et Leila Bensalem qui ne le porte pas.
«Je suis née ici et ma famille ne m’a jamais obligé à porter le hijab. J’ai commencé à porter le hijab à l’université, c’était mon choix. Dans un contexte québécois et canadien, les femmes musulmanes ont le choix et on devrait être fiers de ça. Je ne trouve pas que c’est un symbole d’oppression. Bien sûr, il y a des hommes qui utilisent le hijab pour contrôler les femmes de leur vie, mais il y a aussi d’autres méthodes pour contrôler les femmes avec les finances, la violence»
«Absolument que c’est un symbole d’oppression. Pour nous les personnes laïques, c’est le porte-étendard de l’islamisme. On a qu’à voir toutes les régions qui sont occupées par des islamistes et la première mesure qu’ils imposent aux femmes, c’est de porter le voile. Alors le lien est très facile à faire. Et je ne comprends pas pourquoi au Québec, on demeure encore très frileux par rapport à cette réalité, cette symbolique. Le port du voile, ce n’est pas un choix, c’est l’aboutissement d’un conditionnement»
Ce conditionnement auquel fait référence madame Bensalem, la vice-présidente de la Fondation Paroles de femmes le réfute complètement.
«Je prends offense qu’on dise que je suis conditionnée. Mon baccalauréat, c’était en philosophie. Je suis un libre penseur, je fais mes choix. Les chrétiens qui portent des croix ou les juifs qui portent la kippa sont-ils opprimés ?»