Le journaliste du quotidien La Presse, Marc Cassivi, racontait dimanche l'expérience vécue par son fils lors d'une représentation théâtrale de la pièce «Des souris et des hommes», au Théâtre Jean Duceppe. La situation l’a incité à écrire sur le sujet et notre chroniqueuse culturelle Valérie Guibbaud a discuté de la situation avec Mathieu Beaumont à l'émission Puisqu'il faut se lever lundi matin.
Lors de ladite représentation d’après-midi, plus de 800 jeunes du secondaire étaient présents à l’occasion d’une sortie culturelle et des élèves ont pratiquement fait dérailler la pièce en raison de leurs propos disgracieux, leurs fous rires et tout le dérangement qu’ils ont causé.
L’acteur principal, Guillaume Cyr, qui personnifie Lennie dans la pièce, était tellement hors de lui de cette situation qu’il a tenu à s’adresser aux élèves après la pièce pour faire connaître sa façon de penser aux jeunes fautifs.
Le personnage de Lennie dans la pièce est un Lennie, ouvrier pauvre et vivant avec un handicap mental. Les jeunes se sont donc moqués sans retenue du personnage et lors d’une scène où Lennie tue malencontreusement une femme, les élèves ont salué le meurtre par une salve d’applaudissements.
L’actrice jouant le rôle de cette femme a aussi été sifflée à répétitions comme on aurait sifflé une femme de cabaret dans les années 50 comme le disait si bien Marc Cassivi.
Bref, le caractère misogyne et l’intimidation découlant de la réaction de ces jeunes ont grandement fait réagir.
Et l’acteur Guillaume Cyr est revenu sur le sujet lors d’un entretien avec Valérie.
«C’est l’fun parce qu’il y a plein de gens du public qui m’écrivent aujourd’hui sur Facebook, dont des parents qui me disent : ''Merci beaucoup parce qu’on a lu ça ce matin dans le journal et on en a parlé avec nos enfants!'' Tant mieux si ça lance des discussions! […] Les 50 gars qui ont décidé de faire chier le show cette journée-là, ça il va toujours y en avoir, ce que je ne comprends pas par exemple, c’est qu’après l’année qu’on a vécue et après le débat de société qu’on a, que personne dans l’audience leur dise: ''Hey les boys… vos yeules c’est pas drôle!'' [...] C'est drôle parce que dans la pièce, il y a beaucoup de racisme, on utilise beaucoup le mot 'nègre' et quand ce mot-là était prononcé, les 800 élèves trouvaient ça rough, mais après ça que la femme se fasse maltraiter, ça passe comme dans du beurre... je me disais ''Ah que c'est intéressant et triste à la fois!''»