Les graves problèmes de santés subis par Adonis Stevenson depuis son K.-O. face à Leksandr Gvzdyk, samedi soir, ont ravivé des souvenirs douloureux chez François Duguay, qui était l’entraîneur de David Whittom, décédé en mars 2018 des suites d’un combat de boxe.
Quelques heures après un combat disputé au Nouveau-Brunswick, en mai 2017, David Whittom a été transporté aux soins intensifs d'un hôpital de Moncton, où il a finalement été plongé dans un coma artificiel en raison d’une hémorragie cérébrale.
L’entraîneur François Duguay, qui a aussi dirigé Éric Lucas, Lucien Bute, Adrian Diaconu, Leonard Dorin et bien d’autres, a été gravement perturbé par la mort de son protégé David Whittom, l’hiver dernier.
Natif de Québec, Whittom a été victime d’un violent K.-O. durant son combat. Après plusieurs mois de survivance, il est décédé à l’âge de 39 ans.
Au Centre Vidéotron
François Duguay était au Centre Vidéotron, samedi soir, quand Stevenson a été envoyé au tapis par Leksandr Gvzdykm au cours du 11e round. Un autre de ses protégés, Sébastien Bouchard, prenait part au dernier combat de la soirée. «J’étais dans le vestiaire [de Bouchard]. Je regardais le combat à la télévision, qui présentait les reprises et les ralentis. Ça m’a vraiment fait penser à David et la façon dont ça s’est terminé pour lui...»
Plus tard au cours de la soirée, Duguay a su que Stevenson éprouvait des problèmes de santé majeurs. Il a également appris qu’il avait été transporté en ambulance à l’hôpital. Ces informations l’ont grandement inquiété. À vrai dire, les événements lui ont fait revivre des émotions similaires à celles ressenties lors du combat dramatique de David Whittom.
«Ce ne sont pas des émotions qui sont trippantes à revivre. Le fil des événements est semblable. David, tout comme Adonis, avait pris sa douche après le combat. Par contre, je dirais que les symptômes d’hémorragie cérébrale ont pris plus de temps à survenir dans le cas de Whittom. On avait eu le temps de jaser après le combat.»
Compte tenu des circonsatances, Duguay croit que tout a était fait pour limiter les dommages causés au corps d'Adonis Stevenson.
«Adonis a été plus chanceux que David dans sa malchance, parce que les médecins ont pu réagir très rapidement. Ils ont décidé de l’envoyer tout de suite à l’Hôpital de l'Enfant-Jésus de Québec, qui a une expertise reconnue à propos des traumatismes crâniens. David, lui, était à Fredericton. L’hôpital spécialisé dans ce domaine était à Moncton, à deux heures de route plus loin. L’hémorragie a été plus longue que celle d’Adonis, et certainement plus dommageable.»
Malgré tout ce qui est survenu dans la vie de David et Adonis, François Duguay ne remet pas en question son implication dans la boxe. Et il croit toujours en la pertinence de ce sport.
«Je me suis remis en question après le décès de David. J’ai broyé du noir. Finalement, j’ai décidé de retourner à l’entraînement, car je suis un passionné du sport et de la boxe. Je ne suis pas un passionné de la commotion cérébrale. Dans n’importe quel sport, ça peut arriver: au ski alpin, en course automobile, au football, au soccer, au hockey… […] Il est possible de développer les jeunes boxeurs de façon intelligente. […] Il y a d’autres procès à faire que celui de la boxe.»