Il faut complètement revoir le Test de certification en français écrit pour l’enseignement (TECFÉE) pour les futurs profs et autoriser le recours à un logiciel de correction comme Antidote.
Du moins, c’est ce que recommande un groupe d’experts chargé de sa révision à l’automne prochain.
Mais depuis la pandémie, les futurs profs sont plus nombreux à échouer leur examen de français à la première tentative. On parle de 44% qui réussissent….
Pour en parler, Patrick Lagacé discute avec Pascale Bourgeois, chargée de cours en fondements de l’éducation, à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM.
Pour commencer, permettre le logiciel de correction Antidote aux futurs profs dans l'épreuve de français, est-ce que c'est une bonne idée?
«Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de permettre l'utilisation d'Antidote. Premièrement, parce qu'on semble penser que le seul moment où l'enseignant doit maîtriser la langue, c'est lorsqu'il écrit des courriels aux parents ou à la direction. Or, les interactions sont nombreuses au quotidien avec les élèves. Les enseignants donnent des explications, des rétroactions, les interactions sont souvent spontanées. Donc, tous ces moments-là, on ne peut pas s'appuyer sur un antidote pour reformuler notre pensée clairement dans une langue soutenue.»
Et qu'est-ce que qui explique les lacunes des futurs enseignants?
«La pandémie a le dos large à mon sens, parce que ça fait très longtemps qu'on diagnostique des lacunes importantes chez nos futurs enseignants. Donc, il y a d'autres facteurs à considérer. Nos facultés d'éducation ne sont pas très sélectives à l'entrée. Et puis, on s'est longtemps appuyé sur le texte, justement, pour faire cette espèce de sélection chez les enseignants. Là, ça va assurer qu'ils maîtrisent la langue, mais on semble vouloir réduire les exigences à la sortie aussi. Donc, je ne vois pas ça d'un bon œil, mais évidemment, les causes sont multiples et sont profondes.»
On l'écoute...