En ce Jour de la Terre, croyez-vous qu'on puisse être moins dépendant de nos voitures un jour?
C'est la question que pose Nathalie Normandeau à ses auditeurs et à son invité, Pierre Barrieau, chargé de cours en planification des transports à l’Université de Montréal et président de Gris Orange Consultant.
Avec un meilleur financement, une meilleure offre de services, oui, c'est possible.
C'est toutefois difficile à envisager dans un avenir rapproché.
«L'État a échoué à son rôle fondamental d'offrir des alternatives à la voiture. Et si on regarde encore, souvent, le gouvernement actuel préconise la voiture électrique comme étant l'issue à nos problèmes environnementaux et de congestion. Mais c'est insuffisant. On pense entre autres aux personnes âgées, on pense aux jeunes, on pense aux étudiants, on pense à toutes sortes de personnes qui ont des problèmes de mobilité en région, des gens qui voudraient être moins dépendants de leur voiture. Mais l'État, fondamentalement, n'a pas donné les infrastructures qui sont nécessaires aux citoyens pour qu'ils puissent être moins dépendants à la voiture. Vraiment, le problème qu'on a, c'est à ce niveau-là.»
«Je vous dirais que pas tout le monde, mais la majorité de la population, malheureusement, oui, elle l'est (dépendante à l'automobile). Je me rappelle une réunion du conseil d'arrondissement de Plateau-Mont-Royal où justement un des élus annonçait fièrement que tous les élus, dans cet arrondissement-là, n'avaient pas de voiture et qu'ils utilisaient les transports collectifs, les transports actifs et Communauto. Mais malheureusement, au fur et à mesure qu'on s'éloigne du centre, les services sont de moins en moins présents et de moins en moins performants. Et après un certain moment, les gens deviennent de plus en plus prisonniers de la voiture. Et ça, c'est sans parler des régions.»