La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a rejeté il y a quelques jours l'entente de principe conclue avec Québec à 61%. Les taux varient d'une région à l'autre et en Mauricie, il s'est élevé à 72,5%.
Écoutez Patricia Mailhot, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (SPS MCQ-FIQ), au micro de Paul Arcand.
La mobilité du personnel, soit le pouvoir de déplacer les professionnels d'un endroit à l'autre, est au cœur du rejet de l'entente.
En Mauricie, des centres de soins ont été fusionnés il y a un peu d'un an et l'impact a été immédiat sur le personnel, selon Mme Mailhot.
«Ça fait 14 mois qu'on le vit ici. J'ai vu des professionnelles en soins pleurer, avoir peur de donner des soins qui ne sont pas sécuritaires. Il n'y a rien de volontaire là-dedans. Quand on prend deux centres d'activité et qu'on fusionne ça par la suite, là, elles n'ont pas le choix d'aller effectuer le travail. Oui, l'employeur donne une certaine formation, mais une certaine formation qui dure parfois 10 jours. On ne peut pas avoir toute l'expertise puis l'expérience et se développer. C'est impossible. Et il y en a des professionnels en soins qui ont demandé à leur gestionnaire des journées de plus d'orientations et de formation. Et ça a été refusé.»
Si cette demande patronale est maintenue, doit-on en déduire que les syndicats affiliés à la FIQ voteront toujours non?
«Vous comprendrez que, pour nous, ça doit être revu avec le gouvernement pour que ce soit plus spécifique, plus encadré. Je connais plusieurs infirmières qui font du 400, 500 heures de temps supplémentaire. Elles travaillent de soir, de nuit, la fin de semaine. Ce qu'elles revendiquent, c'est la sécurité des soins. Le gouvernement, j'espère qu'il a entendu le message fort, ici. Ce qui rend une infirmière heureuse, c'est qu'elle soit efficace, qu'elle soit avec son expertise.»