Le milliardaire canadien Robert Miller dénoncé par plusieurs femmes pour avoir eu à sa disposition un réseau de prostitution juvénile était déjà visé par les autorités en 2009, rapporte La Presse.
Le quotidien a obtenu d'un tribunal des déclarations sous serment effectuées par des policiers du SPVM.
À la suite d'un divorce acrimonieux, l'ex-conjointe de Miller a fait appel à des détectives privés pour surveiller Miller, découvrant des visites fréquentes de jeunes femmes. Ils ont fait part de leurs observations à la police qui a déclenché une enquête.
M. Miller et son entourage ont toutefois constamment mis des obstacles sur le chemin des enquêteurs.
«L'enquête n'est jamais morte au feuilleton, mais il a mis des bâtons dans les roues constamment avec son entourage. Les enquêteurs, dans les documents qu'on a obtenus, racontent comment l'entourage de Miller allait voir des témoins. Les témoins avaient été prévenus à l'avance et on leur disait que la police s'en venait probablement pour leur parler bientôt (...) Une fois qu'ils avaient été rencontrés, il y avait parfois des avocats qui revenaient voir des témoins ou des victimes potentielles pour leur dire: "Écoutez, il ne faut pas parler de ça. On peut peut-être trouver un arrangement."»
«Il y avait des policiers retraités, donc toute une garde personnelle de policiers retraités qui avaient une agence de sécurité. Ils avaient leur bureau directement au siège social de l'entreprise de Monsieur Miller, donc à l'intérieur de ses locaux.»
Le dossier s'est rendu jusque sur le bureau du directeur des poursuites criminelles et pénales en 2010, qui a cependant jugé la preuve insuffisante pour déposer des accusations.