Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a éclairci les consignes en prévision de l’éclipse solaire du 8 avril et reconnaît que les «activités extérieures supervisées et sécuritaires sont encouragées».
Écoutez l’astronome, communicateur scientifique et professeur titulaire de didactique des sciences à l’UQAM, Pierre Chastenay, aborder l’espèce de peur d’avoir peur collective dans le système scolaire, mardi au micro de Paul Arcand.
«On est à quelques jours de Pâques, alors j’ai envie de citer Jésus sur la croix qui disait: "Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font". Je pense que c’est à ça qu’on assiste. C’est-à-dire qu’il y a des gens qui, avec toute la bonne volonté du monde, ont eu peur d’avoir peur et se sont dit: "Il faut absolument qu’on protège les élèves", pensant peut être que l’éclipse allait faire fondre les élèves qui seraient à l’extérieur au moment de la totalité ou je ne sais pas trop quel scénario ils se sont fait dans leur tête. [...] C'est complètement ridicule»
On aborde aussi le traitement de ce phénomène naturel dans les écoles privées avec le directeur général du Collège Saint-Jean-Vianney à Montréal et Président de l’Association des directeurs et directrices d’établissements scolaires de l’enseignement privé du Québec (ADIGESEP), Éric Deguire.
«Il y a des écoles qui ont organisé des activités extraordinaires, il y a même des écoles qui ont invité les parents à participer à ces activités-là dans l'après-midi. Puis, il y a d'autres écoles qui vont être en service de garde, d'autres qui sont en journées pédagogiques. C'est vraiment variable»
Monsieur Deguire, précise par ailleurs que les directives ont été plutôt décourageantes pour certains établissements qui au départ, auraient été enclins à organiser des activités de pédagogie autour de l'événement.
«Dès le début de l'année scolaire, on se préparait pour le 8 avril pour organiser une journée pédagogique intéressante reliée à l'éclipse et aux enseignants de sciences. [...] Le 28 février dernier, on a reçu la missive du ministère de l'Éducation. [...] La première chose qu'on voit, c'est un gros triangle avec le point d'exclamation. Attention, en lettres en majuscules [...] Dommages permanents aux yeux, perte partielle de la vue. Après ça, tu as un gros hic sur ce qu'on ne peut pas faire. Puis ça dit qu'il faut s'assurer que chaque enfant ait droit à être supervisé pendant toute la durée de l'éclipse, donc pendant les 2h00.»