Est-ce qu’on prend au sérieux les impacts de l’intimidation à l’école?
C’est la question sur laquelle se penche l'animatrice Nathalie Normandeau, en compagnie de la pédopsychiatre Céline Lamy.
«Je pense qu'il est important que les adultes se questionnent sur la façon dont ils perçoivent l'intimidation», dit-elle.
Elle ajoute qu'elle voit encore de la banalisation et des retournements de la culpabilité vers la victime.
«La minimisation, c'est le truc classique, à savoir un ado ou un enfant vient nous expliquer qu'il est victime d'intimidation, puis l'adulte va dire: "Oh, bah il s'est fait un peu achaler ou il s'est fait un peu bousculer". Donc, il y a minimisation de ce qui se joue. La banalisation, c'est de dire: ''Tous les enfants sont un peu en train de se chercher à la cour de récréation''. Donc voilà, on banalise. Et puis, le phénomène le plus inquiétant, c'est le retournement de la culpabilité. Un adulte qui lui dit: "Pourquoi toi? Tu as fait quoi pour qu'il s'en prenne à toi?" En gros, le fameux il n'y a pas de fumée sans feu. Et ça, c'est très symptomatologie quand même de cette vision de la victime. On culpabilise la victime, on pointe le comportement, puis on dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu.»
«Oui, il y a une loi qui est passée en 2012 qui oblige les écoles à avoir un plan de lutte contre ce phénomène. Donc on pourrait se dire “OK, c'est réglé”, mais les enquêtes au sujet montrent que les plans de lutte dans chaque école ne sont pas toujours très réactualisés, pas pris au sérieux parfois et juste relégué dans des tiroirs.»