L’intention du gouvernement Legault de permettre aux entreprises de vendre de l’électricité à d’autres compagnies privées suscite l’inquiétude de certains experts et élus. Ce changement est-il la première étape d’un plan qui laisserait plus de place au privé dans la production d’énergie au Québec?
Écoutez le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, aborder la question lundi matin au micro de Paul Arcand. Il expose sa vision du développement d'Hydro-Québec et les conséquences potentielles néfastes pour les résidents québécois, qu'il souhaite minimiser au maximum.
Il aborde la question d'un projet de loi sur la transition énergétique et les discussions qui auront lieu sur la question de la production d'électricité, qui pourrait entrouvrir la porte au privé.
Le ministre tient toutefois a préciser qu'il n'a aucune intention de remettre en cause la question de la distribution et du transport de l'électricité qui doivent demeurer exclusivement dans le giron de la société d'État.
«Pour le gouvernement, la stratégie, autant au niveau de la production, du transport que de la distribution, va passer par Hydro-Québec. [...] Présentement, on permet à un producteur de faire l'électricité sur un terrain privé pour usage exclusif à son entreprise sans passer par le réseau et ça ne changera pas. On ne permettra pas à un producteur, par exemple à Sept-Îles, de mettre des éoliennes et de vendre son électricité à Châteauguay. Jamais on ne va permettre qu'un producteur privé utilise le réseau de transport du Québec, qui est notre sécurité énergétique. Par contre, des réseaux privés pour une utilisation privée? C'est permis et on l'encourage.»
Le ministre soutient que jamais il ne va mettre en péril le monopole d'Hydro-Québec sur le transport ou sa distribution. Il ajoute qu'il n'y aura pas de réseaux concurrents.
«Hydro-Québec va devoir augmenter sa capacité de transmission.»
Le ministre souhaite obtenir davantage de flexibilité dans la capacité de gérer l'énergie renouvelable, alors que la question est abordée partout sur la planète. Tout cela néanmoins en symbiose avec la question environnementale.
Les investisseurs se questionnent à savoir si Northvolt est bienvenue au Québec
Le ministre et l'animateur reviennent aussi au cours de l'entretien sur le projet de Northvolt, alors que les travaux d’abattage d’arbres que l'entreprise a commencé en début de semaine en Montérégie sont suspendus pour quelques jours, le temps que les tribunaux se saisissent de l'affaire.
Tenant à éviter de s'avancer trop sur la question, le ministre s'est toutefois dit inquiet des conséquences que pourraient avoir ce genre d'obstruction sur les investisseurs et sur les futurs partenaires potentiels du Québec.
La question de l'immigration s'invite aussi au coeur de l'entretien. M. Fitzgibbon souligne qu'on doit être prudent en matière d'Immigration alors que les programmes d'intégration doivent suivre l'arrivée des nouveaux venus et surtout qu'on doit limiter la proportion de demandeurs d'asile dans la quantité d'immigrants que nous recevons.
Le ministre revient avec un brin d'humour sur l'autodérision dont il a fait preuve en compagnie de Marc Labrèche et de Jean-René Dufort lors de la revue de fin d'année de l'émisison Infoman.