La grande majorité des demandes menant à la destruction de milieux humides au Québec sont acceptées par le gouvernement. Les critères devraient-ils être resserrés?
Entre août 2017 et décembre 2022, le gouvernement du Québec a autorisé 1331 projets en milieu humide. En échange de quoi? D'un chèque, en gros. C’est ce que révèle le Journal de Montréal.
On parle de projets de construction. Par exemple: un centre commercial ou encore des résidences privées. Même des maisons des aînés ont été construites sur des milieux humides.
«Tout ce que les promoteurs ont à faire, c'est de présenter une requête, affirme l'animateur Paul Arcand. Dans 98 % des cas, c'est accepté. On fixe un montant d’argent que le promoteur doit payer pour détruire un milieu humide : 8000 $, 10 000 $, 20 000 $...»
Écoutez Stéphanie Pellerin, botaniste au Jardin botanique de Montréal et chercheuse à l'Institut de recherche en biologie végétale.
Celle-ci explique notamment l’importance des terrains humides.
«Ce sont des puits de carbone et des zones tampons pour éviter les inondations. Elles limitent aussi l’impact de la sécheresse. On parle de la destruction d’environ 80 pour cent des milieux humides, qui étaient présents avant la colonisation. Plus récemment, on a perdu environ 20 % des terrains humides en 20 ans dans le sud du Québec.»