Bobby Hull, disparu lundi à l’âge de 84 ans, a quitté la Ligue nationale de hockey au terme de la saison 1971-1972 pour se joindre aux Jets de Winnipeg et à l’Association mondiale de hockey.
Et il n’a pas été le seul...
Le Québécois Christian Bordeleau, son coéquipier à Chicago lors de la saison 1971-192 a lui aussi fait le saut dans l’AMH, jouant trois saisons avec les Jets durant lesquelles Hull faisait la pluie et le bon temps dans le nouveau circuit.
Bordeleau, 75 ans, parle du Golden Jet au micro de Mario Langlois.
«On a été amis pendant longtemps, mais à un moment donné, on s’est perdus de vue. J'ai travaillé comme dépisteur au Québec durant 21 ans. C’est une perte terrible. Bobby Hull, c’est plus grand que nature. C’est comme inexplicable le personnage. C’était une personne généreuse de son temps. Jouer avec Bobby Hull, c’était un privilège.C'est incroyable. Quand tu lui donnais la puck, c’est sûr que tu avais une mention d’aide».
«C’est une légende et ce n’est pas pour rien. Le body de ce gars-là, c'était incroyable... Son lancer frappé et même son lancer des poignets avec, évidemment, des bâtons courbés. Voir aller ce bonhomme-là sur la glace... Son coup de patin...C'était la pureté du hockey comme ça ne se peut pas. »
Quand ils étaient coéquipiers, Bordeleau a dit à Hull: Si tu vas dans la mondiale,j’y vais moi aussi »
Son décès fait réaliser à l'ancien joueur des Canadiens, des Blues, des Blackhawks et des Jets que «ça me fait réaliser que j’ai été chanceux de jouer avec lui dans la LNH »
Une bombe
Le départ de Hull pour l'Association mondiale a l'effet d'une bombe. Et il change la face du hockey à jamais.
«C’est grâce à lui que tout le monde s'est mis à faire à faire des sous. Les salaires ont augmenté. Tout le monde a fait de l’argent. Quand il a signé à Winnipeg, le propriétaire des Jets lui a donné un million $ pour signer et un contrat d'un million $ pour quatre ou cinq ans.»
Même un joueur comme Bordeleau en a profité. Il explique à Mario Langlois comment son salaire est passé de 27 000 $ à 72 000 $ par saison en trois ans.
«Et moi, je n’étais pas une vedette. J'étais privilégié de jouer avec Bobby Hull. Il avait un coup de patin pesant. Comme Gilbert Perreault. Et il avait un lancer épouvantable. Et les premières années, les gardiens n'avaient pas de masque. C’était épeurant «shooter» la rondelle comme il «shootait».
En dépit de ses problèmes hors glace, Bordeleau souligne à quel point il était dédié à son sport.
«Il prenait tellement de temps à signer des autographes. On l'attendait dans l'autobus. Il était généreux de son temps.».