Bien que le procureur général iranien Mohammad Jafar Montazeri ait tout récemment annoncé l’abolition de la police des mœurs en Iran, plusieurs doutent de sa réelle application et de la sincérité du gouvernement.
Créé en 2006 sous la gouverne de l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, ce corps de police veille notamment à ce que les femmes respectent le code vestimentaire islamique, dont le hijab et le tchador.
« Visiblement, on voit que le régime est menacé par l’ampleur de la protestation populaire depuis plus de deux mois. On donne donc du lest. Ainsi, la police de la guidance islamique disparaîtrait... or, tout le monde se demande comment ce sera possible, puisque ça ne relève pas seulement du gouvernement. [...] Plusieurs craignent que c'est la répression qui va prédominer. »
Mahsa Amini
En septembre, Mahsa Amini, une Iranienne d’origine kurde de 22 ans, a été arrêtée par la police des mœurs. Elle était accusée justement de ne pas avoir respecté le code vestimentaire. Elle est morte après son arrestation.
Sa mort a déclenché un intense mouvement de manifestations. Des centaines de personnes sont mortes dans ces protestations.
« Cette crise a révélé que la mort Mahsa Amini n'est pas seulement en cause. Les gens ont profité de cette triste affaire pour exprimer leur révolte. L'Iran a une situation politique et économique très difficile. Selon plusieurs, le régime est dépassé. Cette discipline religieuse est d'une autre époque d'après de nombreux Iraniens. »
-> Au micro de Luc Ferrandez, écoutez également la militante et activiste féministe, Elaheh Chokrai, qui parle de l'«opération de désespoir du gouvernement iranien».