Certains arrondissements de Montréal découragent leurs employés d'administrer de la naloxone, un antidote, aux personnes qui ont présentent des symptômes de surdose, même si c’est une recommandation du ministère de la Santé et des Services sociaux, a révélé La Presse.
Des trousses de naloxone sont disponibles gratuitement dans toutes les pharmacies du Québec depuis 2017.
Patrick Dubois, président du syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SCFP-429), explique que les arrondissements de la ville ont gardé certains pouvoirs.
«[Notre syndicat] veut ça dans la trousse. Naturellement, la naloxone est facile d'accès, facile à administrer. Vous l'avez mentionné, c'est gratuit. Puis bon, la situation sociale à Montréal s'est dégradée depuis plusieurs années. Malheureusement, nos travailleurs sont confrontés à des situations d'itinérance, de toxicomanie et de vulnérabilité.»
Benoit Morin, pharmacien et président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), soutient que le ministère de la Santé recommande l'utilisation de la naloxone pour prévenir les surdoses.
«C'est pas un médicament qui peut causer des problèmes si on l'administre à quelqu'un qui n'en a pas de besoin. Évidemment, il faut identifier une personne qui réagit pas, qui est inconsciente, qui [respire] difficilement.»
«Souvent, lorsqu'il y a eu une administration citoyenne, lorsque les paramédicaux arrivent sur place, le patient est déjà éveillé. Donc l'antidote, le médicament, a vraiment fait la différence dans la survie de ce patient-là.»