En février dernier, le journaliste Fabrice de Pierrebourg a passé une semaine au Liban comme envoyé spécial pour le magazine L’Actualité.
Il explique que depuis le 7 octobre, Israël mène une autre guerre, en parallèle avec celle à Gaza… Au nord du pays, le conflit avec le Hezbollah pourrait dégénérer à tout moment.
«Dans un autre voyage, tu as visité Gaza, tu t’es rendu sur le territoire, tu as côtoyé des gens du Hamas. C’est quoi la différence entre le Hamas et le Hezbollah en termes de force de frappe, en termes d’effectifs et de philosophie» -demande Paul Arcand à son invité.
Écoutez-le partager son expérience avec Paul Arcand, vendredi matin.
«J’ai passé l’essentiel de mon temps au Sud-Liban, donc région frontalière avec Israël qui, depuis le 8 octobre, le lendemain de l’attaque du Hamas en Israël, est devenue aussi une zone de conflit, une zone de conflit qui n’est plus maîtrisée. C’est-à-dire que tous les jours depuis le 8 octobre, Israël et le Hezbollah, qui est un mouvement chiite libanais, on va dire pro-iranien, s’échangent des tirs d’artillerie de missiles. Israël fait des frappes ciblées au Sud-Liban, dans les villages pour éliminer des combattants du Hezbollah. C’est un conflit qui, pour l’instant, fait près de 300 morts, essentiellement des combattants du Hezbollah et quelques civils libanais. Et c’est une situation qui est très dangereuse depuis ce moment-là. Parce qu’il faut savoir qu'au nord d’Israël, à peu près de 10 à 20 kilomètres ont été évacués, comme le long de Gaza. Donc, il y a à peu près 80 000 Israéliens qui ne peuvent plus retourner chez eux au nord du pays. Et on a la même situation au sud du Liban. À peu près autant de Libanais ont été évacués vers la côte et vers Beyrouth, et tout le monde pense qu’un jour ou l’autre, cette situation peut dégénérer.»