À quelques jours du match d'ouverture locale, le vice-président et chef de la direction sportive du CF Montréal, Olivier Renard, évalue positivement le début de saison de l'équipe qui montre une fiche de 2-3-1, incluant un humiliant revers de 5-0 survenu face aux Sounders de Seattle samedi dernier.
«Le verre est à moitié plein. Il y a eu des choses très positives. Évidemment, le dernier match a été quelque chose de négatif pour plusieurs raisons. Le carton rouge n'a pas aidé. Je ne vais pas dire que ça peut arriver, mais quand même, dans le sport, c'est comme ça. Il faut bien se rendre compte que pour l'équipe, ça n'a jamais été évident depuis l'histoire du Stade olympique quand on a appris quelques semaines seulement avant qu'on ne pouvait pas s'entraîner. Donc on a dû changer nos plans du camp d'entraînement...
«Mais on a quand même pris un certain nombre de points. On aurait pu en avoir plus, notamment le match à Chicago qui reste à travers la gorge de tout le monde. Mais voilà, il y a eu de bonnes choses, de moins bonnes choses et maintenant on est impatients de faire des bonnes choses chez nous, avec notre public.»
Montréal, une destination intéressante pour les joueurs?
Selon lui, Montréal a bonne réputation auprès des joueurs et il voit comme un défi le fait d'essayer d'attirer les futures grandes vedettes malgré les contraintes budgétaires.
«Il y a des clubs qui dépensent beaucoup d'argent et qui ont plus d'armes que nous, ça, c'est clair. Mais, après, moi, je pars du principe que quand tu as un esprit de groupe, un coach qui sait être le bon psychologue avec les joueurs et un club qui vend un projet aux gens qui le respectent, tu arrives à soulever des montagnes et c'est vrai que c'est ce qu'on a su faire en 2022 et c'est la preuve que ce n'est pas une question de plafond salarial. C'est le même qu'en 2022, plus ou moins.»
Le profil type de l'entraîneur en 2024
Selon le gestionnaire, quelles sont les qualités que doit posséder un bon entraîneur pour réussir à faire passer son message en 2024?
«L'entraîneur doit vraiment être un psychologue. Moi, quand je parle avec l'entraîneur, c'est le point, le point majeur. Il faut savoir s'exprimer, il faut savoir comprendre. Moi, quand j'ai commencé, j'avais peur de faire deux ou trois passes à l'entraînement parce que j'avais peur d'en rater une. Le jeune de maintenant, il ne fonctionne pas comme ça. Il est insouciant, il va jouer comme s'il jouait dans la rue avec ses amis. C'est beau l'insouciance, mais ça, c'est une grosse qualité. Après, tu as la gestion émotionnelle de ce joueur insouciant qui, quand il est sur le banc, il pète un câble directement. Avant, tu acceptais d'être sur le banc parce que tu avais un joueur ancien qui jouait et tu disais ok, j'ai déjà joué deux matchs, je suis déjà content avec les deux matchs que j'ai joué. Le jeune de maintenant, insouciant, va un peu moins respecter cette règle-là.
«Donc tu as une gestion émotionnelle et c'est pour ça que je dis que tu dois être psychologue, de pouvoir expliquer aux joueurs le jeune joueur d'être patient. Et la patience dans le sport, c'est de moins en moins malheureusement, même avec les supporters. Mais pour moi, c'est ça, c'est avoir un staff complet. L'entraîneur doit être un bon psychologue et il doit avoir un staff qui fait les meilleurs entraînements pour faire progresser les jeunes joueurs, notamment dans le projet du CF.»
Renard discute également de l'impact de Lionel Messi en MLS et l'évolution positive de la perception du circuit nord-américain à l'international. Il insiste sur l'importance de l'Académie pour le développement du soccer local et l'engouement croissant pour le sport à Montréal.