Justin Trudeau continue d'annoncer au compte-gouttes certaines des mesures qui seront mises de l'avant lors de la présentation du budget le 16 avril prochain. La dernière annonce en lice: 60 millions de dollars pour la construction de logements plus rapidement. Or, la grande majorité de ces investissements relèvent directement des champs de compétence des provinces. Le premier ministre l'aurait-il oublié?
Écoutez l'éditorial de Louis Lacroix, vendredi matin à l'émission Sans réserve.
«Le problème, c'est qu'en ce moment au Canada, il n'y a pas de rapport de force entre les provinces et le gouvernement fédéral. En fait, ce rapport de force est disproportionné, notamment parce que le fédéral dispose de moyens extrêmement importants pour lancer des programmes à la grandeur du pays. Et sans compter que les annonces des dernières semaines se font dans un cadre préélectoral où Justin Trudeau essaie de marquer des points auprès de certaines clientèles, notamment les jeunes, en piétinant les compétences des provinces», soutient Louis Lacroix.
«Depuis longtemps, entre autres, les provinces sont forcées d'aller quémander auprès du fédéral pour obtenir du financement. C'est le cas en santé lorsque les ententes viennent à échéance. Là, on se lance dans une négociation et on réclame énormément d'argent pour finalement se faire dire qu'on n'en aura pas beaucoup. Et puis, c'est toujours le fédéral qui a le gros bout du bâton en faisant tomber une petite province», estime l'animateur Louis Lacroix.
«Alors c'est quoi la solution pour essayer de rétablir ce rapport de force? Comment est-ce qu'on peut faire ça? Moi je pense que la solution qui serait la plus importante, c'est de faire peur à Ottawa. Et la façon de faire peur à Ottawa, c'est de relancer une réflexion sur l'avenir du fédéralisme canadien», conclut Louis Lacroix.