Plusieurs municipalités du Québec ont vu une partie importante de leur budget absorbé par les inondations, les vagues de chaleur et les tempêtes.
Cette tendance ira en augmentant dans les prochaines années en raison des changements climatiques qui intensifient les phénomènes météorologiques extrêmes.
Les maires multiplient les sorties pour que Québec les finance à la hauteur des besoins actuels, mais il y a d’autres outils financiers pour que les villes s’adaptent mieux à cette nouvelle réalité.
François William Croteau, ancien maire de l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie, professeur associé à l’ESG-UQAM et auteur du livre S’adapter, demain: les villes résilientes, vient en parler au micro de Patrick Lagacé.
«Les impacts des tempêtes liées au réchauffement climatique attaquent directement les territoires, c'est-à-dire que ce soit les inondations ou les feux de forêt. Mais on le voit en ce moment, l'hiver, avec les changements radicaux, ça fait en sorte que la gestion municipale de services qui, traditionnellement, où il n'y avait pas vraiment d'imprévus majeurs, maintenant, ils sont complètement bouleversés. Ce qui veut dire que ce qui, habituellement, était planifié à l'avance, ou on savait que ça revenait chaque année de façon assez normale, assez similaire. Aujourd'hui, il n'y a plus rien qui tient et donc ça a un impact sur les coûts des services, ça a un impact sur les finances publiques, mais aussi sur la vie au quotidien des citoyens qui vivent dans les villes.»
Quels sont les impacts dans Rosemont Petite-Patrie?
«Il y trois Impacts majeurs. Le premier, on le voit, le déneigement. Une ville comme Montréal dans des quartiers aussi densément occupés, ça veut dire que lorsque des dérèglements de cet ordre-là, avec des trottoirs, des bancs de neige gelés, ça a un impact complet sur l'économie, sur les déplacements des citoyens, sur les plus vulnérables qui sont isolés. Et donc, le coût du déneigement explose et ça crée des retards et de l'insécurité.
«Le deuxième, lorsqu'il y a des fortes pluies sur certains endroits trop minéralisés, par exemple des secteurs où à 90 % le sol est minéralisé - asphalte et béton -, l'eau ne va pas dans le sol, elle s'en va dans les égouts directement. Ça fait du refoulement. Les citoyens payent le prix et aussi la municipalité.
«Puis le troisième, c'est les îlots de chaleur urbains. Ça, ça a un impact sur la santé publique directement. Du moment où on a une hausse des températures l'été, qu'il y a plus de canicules et qu'il y a moins de verdissement. Encore une fois, il y a trop d'asphalte et de béton. Mais là, il est plus vulnérable, et il se retrouve complètement esclave d'un territoire qui fait trop chaud. Et ça a des impacts sur les endroits climatisés qui sont débordés comme les bibliothèques et autres.»
On l'écoute...