On se transporte en Asie, plus précisément à Taïwan, où des élections présidentielles auront lieu, samedi.
Des élections extrêmement importantes pour la suite des choses dans cette région du globe, notamment, pour la souveraineté de Taïwan.
Pour en discuter, Marie-Claude Lavallée joint Guy St-Jacques, l'ancien ambassadeur canadien en Chine, notant au passage que le parti préféré des Taïwanais n'est vraiment pas le préféré de la Chine.
«Oui, puis en fait, il faut dire que c'est les élections les plus contestées depuis très longtemps. Probablement parce qu'il y a un nouveau parti, le Parti populaire taïwanais, qui a été créé seulement en 2019, et qui brigue les suffrages pour la première fois. Et puis la Chine, bien sûr, a été très active pour faire le maximum d'interférence et d'ingérence, pour essayer de de faire gagner son candidat.»
«En fait, ce qui est intéressant, c'est que c'est le parti qui réunit les gens qui, sous le général Tchang Kaï-Chek, avaient quitté la Chine en 1949 pour se réfugier à Taïwan. Et puis maintenant, eux prônent une relation beaucoup plus pacifique, on dirait même subversive, à l'endroit de la Chine. Puis, dans ce contexte, le président chinois Xi Jinping, dans son discours annuel le 1ᵉʳ janvier, a dit très clairement que l'exercice de la force n'était pas exclu pour forcer l'unification entre la Chine et Taiwan.»
Risque de Troisième guerre mondiale?
«Il faut faire très attention à la situation parce que d'une part, Xi Jinping, c'est clair que pour lui, l'unification de la Chine, ça fait partie de son héritage. Et la Chine a changé son langage au cours des dernières années, parce qu'elle parlait toujours de réunification pacifique. Puis, il y a environ deux ans, ils ont changé pour dire qu'il ne fallait pas exclure l'utilisation de la force. Ils ont d'ailleurs adopté une loi anti-sécession qui dit que, si au besoin, il va falloir utiliser la force.
«Dans tout ça, ce qui est crucial, c'est l'appui des États-Unis. Parce que si jamais Donald Trump était élu en novembre prochain, je n'exclus pas la possibilité que les Chinois veuillent faire un marché avec lui pour leur permettre de faire ce qu'ils veulent. Et ça, bien sûr, ça serait très difficile pour Taïwan de résister à une attaque militaire de la part de la Chine.»
On écoute Guy St-Jacques...