Contrairement à ce que dit le premier ministre François Legault, c’est être «jovialiste, pour ne pas dire complètement irréaliste» d’envisager un retour en classe, lundi, selon Mélanie Hubert, la présidente de la Fédération autonome de l’enseignement.
Cette dernière, qui représente 66 000 membres, est au micro de Patrick Lagacé pour commenter la situation.
«Les discussions se poursuivent. Je n'ai pas d'échos du comité de négociation au moment où on se parle. Je sais qu'ils ont des discussions actives depuis assez tôt ce matin, mais malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion de discuter beaucoup avec eux. Mais on peut dire que les négociations se poursuivent. Est-ce qu'on est tout près d'une entente? C'est là où c'est moins certain.»
«On a beau avoir fait des progrès de part et d'autre, madame Lebel, dans un communiqué, a dit que le gouvernement avait fait certaines avancées sur certains sujets, ce qui est vrai. Mais il reste quand même des difficultés, en fait, des sujets importants pour lesquels on n'est pas encore arrivés à trouver la voie de passage. Et ce sont des priorités qu'on a de part et d'autre. Donc les discussions devront se poursuivre assurément.»
«L'objectif, ça demeure de conclure une entente le plus rapidement possible. L'échéance des fêtes arrive. On continue de penser qu'il faut viser ça pour ne pas reprendre les moyens de pression, la grève et tout ça à la rentrée, en janvier. L'objectif, ça demeure de régler rapidement.»
La présidente ne sait pas pourquoi le premier ministre a fait cette déclaration, mercredi.
«Par contre, je peux parler des effets que ça fait. Nos membres sur les lignes de piquetage, ça crée toute sorte de confusion. Ils demandent de l'information, il faut trouver une façon de leur répondre. Ça déplace la négociation dans l'espace public. Alors qu'on essaie de faire attention. On a laissé les tables travailler, puis pas trop s'avancer le nez pour justement laisser les bonnes et les moins bonnes journées se dérouler sans qu'on ait à en rendre compte.
«D'une part, ça crée ça et je pense que ça crée beaucoup d'attentes aussi pour les parents qui sont dans l'incertitude, qui ont hâte de savoir ce qui va se passer, qui souhaitent la reprise des cours. Donc, ça amène aussi des attentes, puis des attentes déçues. Puis, ça ne favorise pas des échanges qui sont intéressants ou ça ne favorise pas, en tout cas, les négociations là où elles devraient se tenir, c'est-à-dire aux tables.»
On écoute Mélanie Hubert...