Le Front commun syndical a tenu ce matin sa première journée de grève. Si aucune entente n’est conclue dans les prochains jours, les 420 000 employés annoncent aussi une grève les 21-22 et 23 novembre.
Écoutez Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin et coporte-parole de Québec solidaire, Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois.
«On ne devrait pas s'appauvrir», dit Gabriel Nadeau-Dubois
«On ne devrait pas perdre du pouvoir d'achat en travaillant dans une école ou dans un hôpital au Québec. Le strict minimum qu'on doit à ces gens-là. Regardez les prix de l'épicerie, les prix des loyers, les prix des maisons. On ne peut pas dire aux gens qui travaillent pour nous autres, pour nous donner des services, vous allez vous appauvrir. C'est un manque de respect pour ces gens-là. Et surtout, on va nous-même, comme citoyen, comme citoyenne, subir les conséquences de ça, parce que si on continue à ce que les salaires ne suivent pas l'inflation, les gens vont continuer à s'en aller, ils vont quitter les services publics pour aller travailler dans le privé.»
«Ce qui n'est pas raisonnable en ce moment, c'est de ne pas avoir une négociation en bonne et due forme», répond Marwah Rizqy.
«Alors je comprends que quand on sort des chiffres comme ceux-ci, le gouvernement doit regarder. C'est beaucoup trop cher payé pour des services publics. Mais est-ce que c'est normal qu'au Québec d'avoir autant d'enfants qui n'ont pas d'enseignants, d'aller dans une urgence puis d'attendre cinq, six, puis parfois douze, 13h à certains endroits pour voir une infirmière ou un médecin? Est-ce que ça, on trouve ça maintenant normal? Est-ce qu'on trouve ça normal d'avoir notre service de DPJ qui craque de partout? En fait, c'est la première fois qu'on voit tous nos services publics craquer de tous bords, tous côtés, puisque le gouvernement ne prend pas l'ampleur de la situation.»
«Ça ressemble plus à un cul-de-sac dans la mesure où l'offre du gouvernement, notamment aux professeurs, aux enseignants à qui j'ai parlé ce matin, c'est 10,3% sur cinq ans, donc environ 2% par année», soutient Paul St-Pierre Plamondon.
«En clair, donc, on dit à ces travailleurs-là, dans un contexte où on a de la misère à retenir les enseignants, on a de la misère à offrir des services fondamentaux, on va vous appauvrir, on va vous donner moins que l'inflation.»
«Donc, c'est la position de départ du gouvernement qui rend cette négociation-là très difficile, parce qu'à juste titre, non seulement on n'est pas en train d'améliorer l'attractivité sur le plan des soins de santé et de l'enseignement, mais c'est parce qu'on dit littéralement à ces travailleurs-là vous allez vous appauvrir et évidemment, la réaction est compréhensible et prévisible.»