La situation humanitaire dans la bande de Gaza inquiète plusieurs organisations d’aide internationale, alors que des milliers de civils tentent d’évacuer le nord de Gaza pour fuir les bombardements et que la population manque d’eau, de nourriture, de carburant et d’électricité.
Écoutez le chef de mission pour la Palestine de Médecins sans frontières, Léo Cans, aborder avec Paul Arcand les difficultés de l'aide humanitaire, lui qui est basé à Jérusalem.
«C'est un portrait, je dirais presque apocalyptique, c'est le mot qu'utilisent beaucoup de nos collègues lorsqu'ils décrivent la situation. Il faut comprendre que la bande de Gaza a été complètement coupée du monde. Ça fait depuis neuf jours maintenant qu'il n'y a plus aucune électricité dans la bande de Gaza. Donc les habitants vivent dans le noir. Ils n'ont plus accès aux informations. Seulement, certains générateurs fonctionnent. C'est ce qui leur permet de décharger leur téléphone, donc les gens ne trouvent plus d'eau. Hier, on avait une équipe qui a passé plus de deux heures de temps pour récupérer seulement dix bouteilles d'eau, dix bouteilles d'eau de 1,5 litre. C'est vous dire le niveau de ce qui manque actuellement dans la bande de Gaza.»
Il souligne qu'il n'y a toujours pas de corridor humanitaire de disponible avec l'Égypte et que les stocks de médicaments et de fournitures de bases sont à zéro et que le personnel soignant des hôpitaux et l'ensemble des patients ont été eux aussi semés de quitter le secteur nord de Gaza City.
«Tout manque! Une catastrophe humanitaire est en train de se dérouler sous nos yeux et je ne vois pas pourquoi il n'y a aucune raison à ne pas pouvoir laisser les biens de première nécessité dans la bande de Gaza. [...] Un massacre n'en justifie pas un autre. [...] Ce que nous sommes en train de voir se dérouler sous nos yeux, c'est l'affaiblissement petit à petit d'une population en diminuant les quantités d'eau et en diminuant la quantité de nourriture disponible, en diminuant la quantité des médicaments disponibles.»