Le chauffeur de la Société de transport de Laval (STL) ayant poussé littéralement son autobus dans la garderie Sainte-Rose, qui a fait deux morts et six blessés, mercredi matin, a été accusé de deux meurtres au premier degré, de tentative de meurtre, de voies de fait grave et de voies de fait.
Cette tragédie a marqué l’imaginaire des Québécois, qui ont parlé abondamment de la triste histoire sur les réseaux sociaux et dans les divers médias.
Certains ont également déposé des peluches et des bouquets de fleurs sur les lieux du drame, en mémoire des victimes.
Peu de temps après que l’autobus ait foncé sur la garderie, le chauffeur, du nom de Pierre Ny St-Amand, a été arrêté par des policiers. Il a ensuite été rencontré par les enquêteurs au courant de l’après-midi. Finalement, il a été accusé de plusieurs chefs quelques heures plus tard. Il a comparu par visioconférence au palais de justice de Laval, puisqu’il était hospitalisé à l’hôpital Sacré-Coeur-de-Montréal.
Durant l’événement, deux enfants sont décédés. Six autres ont été transportés à l’hôpital, mais on ne craint pas pour leur vie. Quelques-uns ont même obtenu leur congé du CHU Sainte-Justine, à Montréal. D’autres recevront davantage de soins au cours des prochains jours.
«Acceptez l'aide psychologique»
Le premier ministre du Québec, François Legault, a visité le quartier Sainte-Rose, jeudi après-midi. Il a offert son soutien aux familles et aux éducatrices en garderie affectées par la tragédie.
Il a entre autres incité les citoyens à demander de l'aide psychologique, au besoin :
«Il n’y a rien de plus dur que de perdre un enfant ou de douter pendant un certain temps de savoir si son enfant est touché. […] Comment faire pour continuer à vivre quand on a perdu un enfant ? C’est aussi grave que ça. J’ai un message à lancer : acceptez l’aide psychologique. Parlez. Les enfants et les employés qui ont vu ça, vont probablement garder ces images dans leur tête toute leur vie.»
Il était accompagné du maire de Laval, Stéphane Boyer, du chef de police de Laval, Pierre Brochet, et des chefs des partis d’opposition de l'Assemblée nationale.
L'état de santé du suspect
Notons que la santé mentale de l’accusé a également été grandement discutée par plusieurs observateurs depuis le drame.
En entrevue avec les animateurs du 98.5, Paul Arcand et Luc Ferrandez, le maire de Laval a notamment indiqué qu’il était à son avis en grande détresse psychologique.
D’ailleurs, une demande d’évaluation psychiatrique a été faite par le médecin de l’hôpital pour évaluer son degré de dangerosité. C’est ce qu’on apprend dans un article de La Presse, jeudi.
Pierre Ny St-Amand devra comparaître à nouveau le 17 février.
D’ici là, il sera transféré dans un établissement carcéral pour les autres procédures judiciaires.
Jeudi midi, on ne connaissait toujours pas le mobile du crime. Mentionnons que le suspect n’avait pas d’antécédent criminel. Par ailleurs, il semble qu’il n’avait pas de lien direct avec la garderie, qui se trouvait en fait sur le circuit d’autobus qu’il conduisait.
Les séquelles parmi les Québécois
Nul doute que cette tragédie laissera des marques profondes sur la société québécoise. Des traumatismes chez les enfants et les parents affectés seront nombreux et sévères.
D'autres séquelles variables seront notables chez beaucoup de citoyens qui vivent de différentes manières ces troublants événements. Pensons aux quelques citoyens qui sont intervenus dès les premières minutes de l'impact ou encore aux premiers répondants qui sont arrivés sur place rapidement après un appel logé au 9-1-1.
À la STL, par ailleurs, plusieurs employés étaient en état de choc au lendemain du drame impliquant leur collègue.