Le ministre de l'Environnement du Québec, Benoit Charette a souligné avec fierté cette semaine que les émissions de gaz à effet de serre au Québec en 2020 avaient diminuée de 26,6 % par rapport au niveau de 1990. Il a même souligné que les chiffres aétaient même bien au-delà de ses espérances.
Le chroniqueur Sébastien Proulx a toutefois voulu ramener les pendules à l'heure, jeudi, lors de son intervention à l'émission de Louis Lacroix.
Selon lui, Québec peut dire un énorme merci à la pandémie et à la Californie, qui permette au gouvernement du Québec de livrer ce bilan reluisant sur un plateau d'argent.
«La bourse du carbone, qui est une association que nous avons avec la Californie, nous permet d'acheter des crédits là-bas en raison de notre consommation et d'en bénéficier pour embellir notre bilan. Mais, imagine Louis s'il n'y avait pas eu la pandémie et cette bourse du carbone [...] Ce que ça nous dit c'est que ce sera très difficile dans l'avenir...»
La difficulté pour le Québec de réduire ses émissions relève du fait que la province n'en émet déjà pas beaucoup en comparaison avec d'autres provinces et États. Abaisser les émissions implique donc de changer de façon importante les comportements des citoyennes et des citoyens, selon le chroniqueur.
Par ailleurs, Sébastien Proulx aborde la question de la proposition du Parti québécois de présenter une loi «antigaspillage» en marge de la COP15.
«La cible de 2030 n'est pas la bonne cible»
Abordant, de son côté, le contexte de 2020 et la remontée attendue en 2021, l'analyste des politiques climatiques, Émile Boisseau-Beauvier estime quant à lui que le Québec ne se fixe tout simplement pas les bonnes cibles, alors qu'elles n'ont pas été révisées comme c'est le cas pour d'autres nations. Le gouvernement devra en faire davantage, d'après lui.
«Si on se compare aux plus grands pollueurs de la planète, c'est vrai que le Québec fait meilleure figure que le reste du Canada et que les États-Unis. Par contre, si on se compare à l'Europe, on est vraiment dans un autre ordre de grandeur!»
Écoutez les deux entretiens...