Que devrait-on faire pour mieux attirer du personnel dans le système de santé?
Dérek Cyr, président du syndicat des infirmières, inhalothérapeutes, infirmières auxiliaires de Laval, affilié à la CSQ, était au micro de Nathalie Normandeau pour répondre à la question, mardi.
Selon lui, Québec a échoué en matière de conditions de travail pour le personnel dans le système de santé.
Il a d’ailleurs précisé le thème des négociations de sa fédération reflétant la réalité sur le terrain.
«On est en processus de négociation. On a déposé nos revendications le 1er novembre. Notre thème est "Retrouvons l’humanité en santé". C’est ça qui est le problème. Si on veut améliorer les choses, il faut vraiment changer la trajectoire du paquebot, parce que ça ne fonctionne pas. On s’en va directement dans un iceberg.»
M. Cyr a donné des détails sur comment se sentent les employés qu’il représente.
«Il y en a qui amène deux dîners parce qu’ils ne savent pas s’ils vont rester pour le souper. C’est comme si on gardait les travailleurs en otage. Ça fait aussi en sorte que la conciliation travail-famille est très difficile. Il n’y a pas d'autres professions qui font que ces gens-là sont gardés en otage. [...] Il y a de plus en plus de risques psychosociaux, d'épuisements professionnels, de la détresse psychologique, etc.»
«J’ai parlé à une infirmière dernièrement. Elle m’a dit: ''Je suis tellement tannée de mon travail, mais j’ai tellement besoin de travailler pour payer mes choses, que j’ai pensé entrer dans le mur de ciment en m’en venant sur l’autoroute.'' Elle a été mise en arrêt de travail. Actuellement, elle va bien parce qu’on l’a encadrée, mais ça montre la détresse dans le réseau.»