Dominique Anglade a annoncé lundi qu’elle abandonnait la direction du Parti libéral du Québec (PLQ). Elle quittera aussi ses fonctions de députée de Saint-Henri-Sainte-Anne, le 1er décembre. Sa position à la chefferie de la formation était devenue intenable.
Durant sa conférence de presse, elle a notamment indiqué que le « parti doit opérer un renouvellement de son offre politique et sa façon de faire de la politique ».
Qu'est-ce que cela signifie? Quel est l’avenir du PLQ, en fait? Écoutez les commissaires Nathalie Normandeau et Luc Ferrandez, qui ont des opinions bien divergentes sur le sujet.
«Je pense qu’il n’y a pas d’avenir pour le PLQ. Oui, c’est un grand parti qui a fait de grandes choses. Dominique Anglade a fait la démonstration que ce parti politique ne peut exister s’il ne se réinvente pas. Quand elle est arrivée en poste, elle avait pourtant dit que le parti n’allait pas laver son linge sale en public... En contrepartie, elle s’est lancée dans des réformes : le fait français, l'octroi de plus de pouvoir aux régions, le projet écologique… Ces réformes ont fait patate! Donc, ce qu’on comprend, c’est que la prochaine personne à la chefferie ne peut pas seulement proposer de nouvelles idées. Elle devra aller en profondeur pour trouver ce que ce parti peut offrir de différent de la Coalition avenir Québec.»
À l’inverse, Nathalie Normandeau pense que le PLQ peut demeurer influent à propos de la politique québécoise.
«Contrairement à ce que dit Luc, oui, le PLQ a un avenir. Objectivement, dans l’état actuel des choses au Québec, le Parti libéral est la seule formation qui offre une alternative à la CAQ, dont le succès ne sera pas éternel. La CAQ finira par s’essouffler. Le PLQ va survivre au départ de Dominique Anglade. Il a 155 ans d’histoire. Cela dit, les défis du PLQ sont colossaux. Il doit reconstruire son organisation. Il doit aussi s’occuper de son financement. Il faut également actualiser les valeurs chères au PLQ...»
Rappelons que le PLQ a connu le pire résultat de son histoire aux dernières élections générales, le 3 octobre. Le parti n’a fait élire que 21 députés à l’Assemblée nationale, une baisse de 10 sièges par rapport à 2018.