Les profits bruts de la bannière Loblaw, qui possède notamment Maxi et Provigo, surpassent en 2022 son meilleur rendement des cinq dernières années.
C’est ce qu’indique le rapport d’une étude publié ce jeudi par le Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie.
Intitulée Les profits en distribution alimentaire : un seuil d’accessibilité moral ?, l’enquête concerne les profits bruts moyens et les profits les plus élevés des trois grandes enseignes IGA, Metro et Loblaw.
Les chercheurs ont analysé les profits des cinq dernières années, pour ensuite les comparer aux performances des deux premiers trimestres (de janvier à juin) de 2022.
«En 2022, on parle d'un million de dollars de profits de plus, par jour, que le seuil historique de la compagnie. Je dois souligner qu'on ne peut distinguer, dans les états financiers, les ventes alimentaires des ventes cosmétiques et pharmaceutiques. Du point de vue moral, vendre de la nourriture ce n'est pas la même chose que vendre du rouge à lèvre. Bref, on ne peut pas dire, hors de tout doute, que Loblaw a profité de l'inflation pour augmenter les prix de ses produits alimentaires.»
Évidemment, l'inflation qui frappe de nombreux pays en Occident, dont le Canada, serait un facteur majeur de cette hausse, selon les dirigeants des supermarchés.
En raison de la hausse importante des prix de plusieurs produits en épicerie, cette année, le Bureau de la concurrence du Canada a récemment décidé d'étudier cette augmentation chez les principaux détaillants canadiens.
Selon les données les plus récentes de Statistique Canada, les aliments achetés en magasin sont 11,4 % plus chers que l'an dernier, ce qui a attiré l'attention sur l'industrie de l'alimentation.
-> Écoutez l’intégralité de l’entrevue accordée à l’animateur Luc Ferrandez par Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire.
-> Écoutez également le commentaire de Jacques Nantel, professeur et spécialiste du commerce de détail au HEC, au micro de Luc Ferrandez.