Cela fait presque trois semaines que la Commission d’enquête sur l’état d’urgence a commencé ses travaux à Ottawa, commission qui se penche sur les événements qui ont eu lieu dans cette ville avec le «convoi de la liberté», l’hiver dernier.
En définitive, le juge Paul Rouleau, qui préside la commission, doit répondre à la question suivante : Est-ce que le gouvernement de Justin Trudeau avait des justifications pour invoquer la loi sur les mesures d’urgences?
Pour faire le point avec l’animateur Patrick Lagacé : Richard Fadden, l’ancien patron du Service canadien du renseignement de sécurité, le SCRS.
Qu’est-ce que la police d’Ottawa disposait comme renseignement sur le convoi?
« Je pense que l’élément principal, c’est que les informations… Les renseignements étaient là, et, au moins, à un certain point, on les a ignorés. Le convoi a commencé en Colombie-Britannique. Ce n’était pas une surprise, vraiment pas une surprise.
« La police provinciale de l’Ontario, la Gendarmerie royale du Canada et la police d’Ottawa avaient tout le temps au monde pour développer un point de vue sur ce qui allait se passer à Ottawa. (…) Il y avait des renseignements écrits de préparés. On ne les a pas pris aussi sérieusement qu’on aurait dû et ceci en partie à cause d’une mésentente, d’un manque de collaboration et à l’intérieur de la police d’Ottawa et entre la police d’Ottawa et les autres corps policiers. »
Est-ce que cet événement a été une menace à la sécurité nationale?
« En bout de ligne, oui. Au commencement, non. (…) Mais on est presque certain maintenant qu’il y avait du financement de l’extérieur du pays. Il y avait des gens qui n’étaient pas particulièrement préoccupés par les lois concernant la COVID. Mais il y avait des gens qui voulaient vraiment renverser le gouvernement.
« Il y a eu des témoignages devant le juge suggérant que quelqu’un, des gens… Pas tout le monde. Je veux être bien clair… Ce n’est pas tout le monde qui a participé au convoi qui partageait ce point de vue.
« Mais il y avait des gens qui, clairement, en voulaient à Monsieur Trudeau et à son gouvernement. Et il y avait même une mention, hier ou avant-hier : on voulait tuer quelqu’un. Quand c’est rendu à ce point-là et quand la paix publique ne peut pas être maintenue, je pense que, vraiment, il y a un risque à la sécurité nationale. »