Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) rejette l'idée de porter des accusations dans une affaire d'agression sexuelle, qu'il reconnaît pourtant.
C’est ce que rapporte Le Devoir.
La victime est une femme dont le partenaire a retiré un condom sans l'informer, au cours d'une relation sexuelle. Elle a porté plainte en 2019 à la police de Longueuil.
Lors d'un enregistrement à micro caché, on entend notamment une procureure du DPCP qui confirme à la plaignante qu'elle a été victime de « furtivage ». Or, cette procureure, pour lui expliquer qu'elle ne porterait pas d'accusation, a ajouté que sa cause était futile et qu'elle avait l'air de vouloir se venger.
Hélène, un nom fictif, a amassé diverses preuves qui démontrent, selon elle, que ce partenaire a bel et bien retiré le condom lors de la relation.
« Le DPCP a aussi confirmé qu’il me croit. Il peut prouver les faits hors de tout doute raisonnable, mais ce n’est pas opportun. C’est ce que je trouve très difficile. La procureure m’a expliqué que la Cour ne se soucie pas des causes futiles. [...] C'est un peu comme si elle me disait que je n'ai pas droit à la justice et à ma dignité. Je veux qu'il réponde de ses actes. »
En entrevue avec l’animateur Paul Arcand, mercredi, la victime décrit l'effet que la position de la procureure a eu sur elle-même.
Soulignons que la Cour suprême a récemment rendu une décision selon laquelle le retrait du condom constitue une agression sexuelle.