En pleine campagne électorale québécoise, des observateurs se demandent si le débat sur l'immigration est en train de déraper. C'est d'ailleurs le sujet qui a monopolisé la discussion de la Commission Normandeau-Ferrandez, mardi matin.
Selon Nathalie Normandeau, les électeurs méritent mieux, c'est-à-dire plus que des commentaires populistes et des amalgames douteux. Elle souligne que le sujet de l'immigration, bien qu'il soit très clivant, est un enjeu fondamental pour le Québec.
«Je comprends que François Legault a une stratégie, mais là on n'est plus dans le fond du dossier, on est dans la stratégie politique pour plaire à sa base électorale. Je comprends que ça peut être payant pour lui, mais on ne peut pas évacuer un débat aussi important et fondamental que celui-là.»
Même opinion du côté de Luc Ferrandez, qui trouve que le chef de la Coalition avenir Québec passe littéralement la gratte sur les nationalistes «mous» avec ce débat en surface.
«François Legault a parti son aspirateur à nationalistes mous... il essaie d'aspirer le maximum de votes. [...] N'oublions pas qu'il y a environ 48% des électeurs de la CAQ qui sont des nationalistes qui voteraient pour l'indépendance si la CAQ proposait un référendum sur l'indépendance. Alors il a des votes à aller chercher. Mais au lieu de faire porter le discours, l'analyse et les questions sur les vraies bases économiques de l'immigration, il y va avec son petit discours à cinq cents sur nous autres et c'est grave. Il devrait plutôt préciser les termes et nous dire de quoi il parle et quel est son objectif et sa vision.»