Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, est perçu par plusieurs observateurs comme étant l’un des responsables du climat toxique qui existe entre politiciens et citoyens.
Au micro de l’émission Sans réserve, Éric Duhaime défend avec humour et aplomb ses positions lors d’un échange que l’on peut qualifier de corsé avec l’animateur Luc Ferrandez.
« On a une responsabilité quand on aspire à des fonctions publiques », dit le chef du PCQ.
Au cœur des échanges : les déclarations d’Éric Duhaime et la perception qu’elles laissent dans la population.
Au premier chef, la déclaration portant sur la présence des gardes du corps : « Nous, on n’en a pas besoin, parce qu’on est proches du peuple. » N’est-ce pas dire de façon indirecte que c’est normal de se faire harceler ou de menacer si on n’est pas près du peuple?
« Moi, je ne suis pas un spécialiste de la SQ. La SQ évalue les risques pour les personnalités publiques au Québec. Ils ne nous ont pas envoyé de gardes du corps. C’est à eux qu’il faudrait poser la question. Pourquoi eux (les autres partis) en ont et pas nous. Je présume que c’est parce qu’ils considèrent que je ne suis pas une personnalité à risque… Je ne sens pas ma sécurité menacée. Je n’ai pas peur.
Luc Ferrandez : « Si Radio-Canada, ou si le gouvernement fait ceci ou fait cela, ça va brasser. » Est-ce que c’est une prédiction quand vous dites « ça va brasser » ?
« Monsieur Ferrandez, je vois où vous vous en allez et je comprends que vous avez un biais, mais je veux dire une chose. Tous les politiciens utilisent… Tout le monde dit « on va les battre » et il n’y a jamais personne qui pense que ça va être avec ses poings ou avec des armes.
« Quand on dit « on va les battre » en politique – et vous avez sûrement déjà utilisé ce mot-là, vous aussi -, ça veut dire qu’on va les battre aux urnes, dans les boîtes de scrutin, avec des votes. »
« Ça va brasser, en politique, ça ne veut pas dire qu’on va brasser physiquement les gens. Ça veut dire qu’on va en débattre. On peut tout interpréter… En politique, c’est souvent la terminologie guerrière. On part à l’attaque de nos adversaires, de nos ennemis. On contre-attaque… »
Luc Ferrandez : « Le vocabulaire utilisé pourrait toucher quelqu’un de façon différente de la façon dont vous l’exprimez? »
« On pourrait prendre les discours de tous les politiciens et les interpréter de manière subliminale et je suis sûr qu’on pourrait trouver des interprétations tordues.
« Mais, je le répète, j’ai fait pour la troisième fois en trois jours un appel au calme à tout le monde, incluant les militants à l’intérieur de mon parti. Je ne pense pas qu’on ne gagne rien, on ne fait avancer aucune idée, ni un débat, quand on utilise la violence et les menaces. »
On écoute l’échange…