Renae Smith, une étudiante du « high school » à Long Island, dans l'État de New York, a vécu de graves problèmes d'anxiété à compter de l'automne 2017. À partir de ce moment, elle a plongé dans l'univers de la médication, voire de la surconsommation de médicaments.
Elle serait d’ailleurs le symbole d’un phénomène social alarmant aux États-Unis. Qu’en est-il au Québec ? Écoutez la Dre Pascale Grégoire, psychiatre à l’enfance et l’adolescence, aborder le sujet de la consommation de médicaments chez les jeunes.
Le New York Times rapportait samedi l’histoire de cette adolescente aux prises avec des problèmes d'anxiété à laquelle des médecins ont prescrit une multitude de médicaments puissants. Au printemps 2018, un psychiatre lui a d’abord prescrit du Prozac. Plus tard, il a recommandé un autre antidépresseur, soit l'Effexor.
Par la suite, une cascade de médicaments lui seront conseillés. En 2021, l'année où elle a obtenu son diplôme, on lui a prescrit sept médicaments.
Le journaliste du New York Times, Matt Richtel, affirme dans son article que Renae Smith, qui a aujourd’hui 19 ans, était devenue l'exemple d'une pratique médicale courante à l'endroit de sa génération : l'utilisation simultanée de plusieurs médicaments psychiatriques puissants.
Au Québec
Selon des données consultées par la Dre Pascale Grégoire, la consommation est un peu moins grande au Québec qu'aux États-Unis, mais existe réellement.
« Ce qui est préoccupant, c'est la combinaison de plus de deux médicaments pour l'anxiété. On confond peut-être l'anxiété avec des symptômes normaux, comme la tristesse. Il faudrait rechercher des thérapies alternatives. Dans bien des cas, je pense que la psychothérapie est préférable à la solution pharmacologique [qui n'est pas toujours adéquate]. Au Québec, des nouveaux programmes sont créés pour le traitement psychologique des jeunes. [...] Chose certaine, il faut limiter la consommation de plusieurs médicaments à la fois. J'espère que l'histoire de Renae Smith est un cas isolé. La bonne pratique, c'est normalement de viser la monothérapie. »