Verstappen-Hamilton-Pérez. Ce 18e Grand Prix de la saison fut un copier-coller du précédent, à peu de choses près.
Les trois mêmes pilotes qui étaient sur le podium à Austin ont terminé dans le même ordre à Mexico. Et soyons honnêtes, ce ne fut guère plus divertissant.
Au Texas, il y a deux semaines, tout était joué après une quinzaine de tours. Au Mexique, il a suffi de cinq tours. Verstappen a surpris tout le monde au départ pendant que Bottas et Ricciardo s’accrochaient, avec Tsunoda et Schumacher en victimes collatérales de ce branle-bas. La voiture de sécurité est sortie pour quatre tours et à la relance de la course, Hamilton n’a jamais été capable d’inquiéter Verstappen. À partir de là, les quatre premières positions n’ont plus bougé.
Encore une fois, Pierre Gasly a été étincelant, s’intercalant entre le trio de tête et les deux Ferrari, en quatrième position. Derrière, les Ferrari ont encore fait bonne figure: après la brillante 4e place de Leclerc et la 7e place de Sainz au Texas, les Rouges ont terminé 5e et 6e, Leclerc devançant de nouveau Sainz. Sebastian Vettel a mis fin à un passage à vide en récoltant les points de la 7e place, compensant ainsi pour son coéquipier Lance Stroll, qui n’a ramené aucun point pour Aston Martin.
Le pilote montréalais a connu un autre week-end difficile, avec une anonyme 14e place. À sa décharge, toutefois, il s’élançait en fond de grille à cause d’une pénalité-moteur et son premier arrêt aux puits a été catastrophique. Dans un cas comme dans l’autre, il ne peut être tenu responsable. N’empêche, cette saison a tout d’un chemin de croix pour notre grand espoir canadien, dominé aux points comme en qualifications par un coéquipier qui connaît lui-même une saison affreuse.
Mention honorable aux aînés du peloton qui marquent tous deux des points, Pépère Raikkonen (42 ans) terminant 8e devant Pépère Alonso (40 ans). Lando Norris, qui pourrait être leur fils, a terminé 10e, récoltant le dernier point disponible.
Verstappen par K.O.
Lorsque viendra l’heure des bilans, à la fin de la saison, cette victoire de Verstappen a de fortes chances d’être citée comme étant le point tournant – ou à tout le moins, le moment où il a enfoncé le clou. Mercedes, qui monopolisait la première ligne, et son pilote superstar Lewis Hamilton ont raté une occasion en or. Ils devaient gagner cette course; ils ont plutôt été mis K.O. par Mad Max, dont le départ constituera, à n’en point douter, un des moments forts de la saison.
En terrassant ainsi son rival, le pilote Red Bull lui a porté un dur coup au moral et à la confiance. Mercedes n’en sort pas indemne non plus: l’écurie allemande n’a plus qu’un petit point d’avance au classement du championnat des Constructeurs, qui lui appartient depuis 2014. Pour la première fois depuis le début de l’ère hybride, elle est vraiment menacée et son aura d’invincibilité commence à se dissiper.
Pour Hamilton comme pour son écurie, les rôles sont désormais inversés: le chasseur est devenu la proie. Ceux et celles qui n’en pouvaient plus de cette domination peuvent se réjouir: il y a une vraie lutte pour les championnats Pilotes et Constructeurs. Avec seulement quatre Grands Prix à disputer, cette fin de saison promet un duel épique, d’autant plus que Hamilton et Mercedes peuvent rebondir: non seulement savent-ils comment gagner, mais cette opposition aussi relevée peut-elle les amener à se surpasser?
N’oublions pas que Verstappen n’a que 19 points d’avance. Une victoire valant 25 points, il suffirait d’un abandon du Néerlandais combiné à une victoire du Britannique pour rebrasser les cartes.
Une chose est sûre: cette victoire sans équivoque a laissé des traces chez l’adversaire. Reste à voir s’il s’en relèvera. S’il fallait que Verstappen triomphe à nouveau au Brésil dans deux semaines, sur un circuit qui est favorable aux Red Bull, le championnat serait pratiquement chose faite: pour les trois dernières courses de la saison, il n’aurait plus qu’à gérer son avance.
Pour Hamilton et Mercedes, il est minuit moins une.