Bien des amateurs du Canadien ont été renversés mardi soir d’apprendre que l’organisation montréalaise avait congédié Stéphane Waite, l'entraîneur des gardiens de but.
Waite a été immédiatement remplacé par l’ancien gardien de la Ligue nationale Sean Burke. Le directeur général Marc Bergevin a révélé mercredi qu’il avait pris cette décision pendant que son équipe affrontait les Sénateurs d’Ottawa.
L’animateur Mario Langlois a joint Stéphane Waite qui a accepté de commenter son congédiement lors d'une entrevue exclusive.
« Ça va correct, a-t-il dit d’entrée de jeu. On commence à se remettre un peu du choc… De la surprise de la mauvaise nouvelle. Mais ça va bien… »
Le congédiement était d’autant plus inattendu pour Waite qu’il n’avait jamais vécu une telle chose depuis qu’il dirige professionnellement des gardiens de but.
« C’est la première fois de ma vie que je me fais congédier. C’est certain que c’est surprenant et c’est quelque chose que… Tu ne sais pas comment réagir. Je n’avais jamais vécu ça. C’est un petit choc sur le coup, mais on va s’en remettre, ça c’est certain. »
« J’étais bien, j’étais avec l’équipe de mon enfance. J’avais un rêve de gagner une coupe Stanley avec le Canadien. J’y croyais. Ça s’est effondré en 30 secondes.
« C’est sûr que ça fait mal. Mais je vais rebondir, c’est certain. J’ai encore la passion pour cette «game-là». Et si l’opportunité se présente ailleurs dans la Ligue, j’aimerais ça relever un nouveau défi. »
Ce congédiement, Waite, comme bien des amateurs, ne l’a jamais vu venir.
« Non. Pantoute! Pantoute! Surtout qu’une semaine avant, on nous avait dit, quand Claude (Julien) et Kirk (Muller) sont partis, que c’était à nous autres de replacer ça et que c’était notre job de la faire.
« Je ne m’attendais pas à ce que ça arrive une semaine plus tard, surtout que j’étais très, très, très confiant que Carey (Price) se replacerait. Je suis encore confiant. Je suis convaincu qu’il va se replacer. Je l’étais il y a deux jours… Je l’étais il y a une semaine… J’en suis convaincu. »
Relation spéciale
Durant ses années d’association avec le Canadien, Waite a bâti une relation privilégiée avec Price et il ne s’en cache pas.
« Tu tisses des liens. Ça s’est poursuivi jusqu’à la dernière seconde. On était sur la même page. On a eu une bonne relation jusqu’à mardi soir, deuxième période (petit rire).
« Carey, c’est deux personnes. Une, devant le filet et une, one-on-one. Moi et lui. Je n’ai aucun problème avec lui. Il m’a appelé après la rencontre. On s’est vus, mercredi. Il tenait à venir me rencontrer chez moi, à Brossard. On a eu une bonne discussion.
« C’est sûr que c’était un petit peu émotif, parce que quand tu passes huit ans avec un gardien de but… Quand tu passes plus de temps avec une personne qu’avec ta famille, ça veut tout dire. La relation a été très bonne. »
Le congédiement
« Je l’ai appris, il y avait une minute de jouée en troisième période... C’est sûr que je n’ai pas revu Carey (ce soir-là). Ce que j’avais à faire, c’était de redescendre dans nos bureaux et de ramasser mes affaires. Et puis, de partir. »
Price a appris la nouvelle après les points de presse et il appelé Waite de son véhicule en retournant chez lui.
« On a eu une discussion de cinq minutes et il m’a dit qu’il aimerait venir me voir le lendemain, chez moi. Ça en dit beaucoup sur le kid. Il ne voulait pas que ça finisse tout croche. »
Comme l’a indiqué Bergevin, Price ignorait ce qui s’en venait.
« On a toujours été francs. Il ne savait pas et il n’a pas été consulté. Il a été surpris. Ça lui a fait quelque chose. Mais je lui ai fait comprendre que ça faisait partie de la job et qu’à un moment donné, ça peut juste être bon pour lui d’avoir une nouvelle avenue, pour sa game. Sean Burke est un gars qui a une bonne réputation. »
Les correctifs
Selon Waite, les problèmes auxquels Price faisait face n’étaient pas insurmontables, loin de là.
« C’est un processus qui était assez simple pour moi. Je savais où était le problème et je savais comment le régler. »
Et comment les problèmes ont commencé?
« Quand on a commencé à très mal jouer dans notre zone. C’était très brouillon. On était perdus. À un moment donné, un gardien de but commence à tricher, à vouloir trop en faire, quand on joue mal devant lui. »
On reproche parfois à Price une certaine... nonchalance. Est-ce de cela qu'il s'agit?
« Oui, il peut avoir une attitude où il est up, ou il est down, mais c’est un gars qui sait qu’il faut qu’il travaille là-dessus encore. Ça fait huit ans que je lui dis et il se l’était fait dire avant moi. Il va se le faire dire encore.
« Il me l’a encore confirmé hier : « C’est quelque chose qu’il faut que je me batte tout le temps contre moi-même. Il faut que je fasse attention avec mon body language ».
« Il ne fait pas ça pour avoir l’air nonchalant, même si c’est ce qu’il a l’air. Il sait que ça ne passe pas bien. Mais ce n’est pas de la nonchalance, même si c’est ce qu’il dégage. »
« Avec moi, on a établi certains standards. Carey a eu les trois meilleures saisons de sa carrière. Puis, je pense qu'on avait un bon plan. L'avenir va nous le dire si une autre voix va être mieux ou pas. Dans une bonne structure de pensée, oui. Dans une bonne structure défensive, oui. Je le vois revenir dans les ,920 et plus. »