Les meurtres sordides d’une jeune femme et de sa mère à Sainte-Sophie dans un contexte de séparation ébranlent une fois de plus tout le Québec.
Depuis le début de l’année, déjà cinq femmes ont perdu la vie des mains d’un ex-conjoint.
Cette situation est totalement inacceptable, selon Isabelle Maréchal qui aimerait bien comprendre pourquoi les hommes ont-ils tant de difficulté à accepter une rupture.
Elle en a discuté avec deux spécialistes.
«On a un problème avec la colère des hommes. Elle est tue, elle n’est peut-être pas assez entendue. Mais il y a un problème avec les gars qui ont de la misère à accepter la séparation. Et ce ne sont pas seulement des hommes d’une certaine génération. Chez les plus jeunes aussi, on semble avoir ce même genre d’enjeu»
«Je suis constamment troublée, secouée, bouleversée par tous ces féminicides. Effectivement, on a l’impression qu’on ne s’en sort pas. Et le portrait est toujours le même : un homme qui n’accepte pas sa rupture amoureuse. Et souvent, ce sont souvent des hommes qui avaient demandé de l’aide ou que les policiers avaient été sur les lieux lors de violence conjugale»
«Souvent, ils ont des antécédents criminels, de violence envers des ex-conjointes ou enfants. Souvent, ils ont une personnalité rigide, ils ont de la difficulté à avoir de la compassion envers la conjointe. C’est insidieux parce que ça devient une obsession pour eux. Et s’ils n’ont pas d’aide autour, ils ne sont pas capables de prendre du recul pour se voir aller»
«L’homicide conjugal, ce n’est pas un geste spontané. On ne se lève pas un matin en ayant envie de tuer quelqu’un. Ça se prépare. Donc, c’est important de connaître les signes avant-coureurs»
«Il faut faire une distinction entre la personne et le comportement violent inacceptable. À la source de la violence, il y a généralement une souffrance. Et la souffrance provient de besoins légitimes frustrés. Le comportement violent, c’est sûr qu’il est inacceptable, mais c’est surtout la souffrance sous-jacente qu’il faut traiter. Et pour les hommes, il y a peu de centres d’entraide qui peut les aider à mieux gérer leur tendance de passer de l’agressivité à la violence»
«Les hommes vont très souvent exploser. Ils ne vont pas demander de l’aide au moment où ils commencent à souffrir»