La suggestion du premier ministre François Legault de reconvertir potentiellement les 30 000 travailleurs forestiers menacés de perdre leur emploi — en raison des droits de douane imposés par Donald Trump — pour les embaucher chez Hydro-Québec, a suscité une forte réaction dans le secteur.
Martin Bouchard, président de l'Association québécoise des entrepreneurs forestiers, qui représente 125 membres, exprime son désarroi face à cette proposition.
Il confie ressentir un sentiment d'abandon et souligne que cette suggestion envoie de mauvais signaux alors que l'industrie forestière est déjà très perturbée et doit faire face à de nombreux défis.
La reconversion d'employés de la foresterie n'est pas évidente, notamment en raison des équipements spécialisés utilisés, comme une abatteuse qui coûte plus d'un million de dollars et du risque de perte financière et d'expertise pour les entrepreneurs.
Écoutez Martin Bouchard aborder le tout, ce mercredi midi, à l'émission de Nathalie Normandeau et de Luc Ferrandez.
«Il y a comme un peu une impression qu'on veut mettre nos régions à vif.»
L'animateur Luc Ferrandez soulève l'idée que si la situation du secteur devait se dégrader davantage, cette reconversion pourrait devenir inévitable. Martin Bouchard reconnaît que la possibilité n'est pas impensable, mais insiste sur le fait qu'elle n'est pas nécessairement souhaitable et impliquerait un déracinement pour les familles.