L'immigration est un sujet éminemment complexe et aussi éminemment sensible. Complexe parce qu'à moins d'être un expert, on peut parfois s'y perdre avec les différents groupes, les demandeurs d'asile, les travailleurs étrangers temporaires, les résidents permanents, les étudiants étrangers et les immigrants économiques.
Et c'est sensible parce que derrière ces dénominations, il y a des gens, de vraies personnes, des hommes, des femmes et des enfants qui viennent au Québec et au Canada dans l'espoir d'une vie meilleure.
C'est dans ce contexte que le Parti québécois a déposé plus tôt, lundi, son plan pour l’immigration.
Pour en parler, l'animateur Philippe Cantin reçoit le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
«Contrairement au gouvernement, on chiffre chaque catégorie d'immigration avec des explications. C'est 97 pages d'explications. C'est chiffré, c'est expliqué et ça nous distingue d'un gouvernement qui est dans l'improvisation et qui est dépassé par la situation», dit-il, d'entrée de jeu.
«Ensuite, on coupe substantiellement dans l'immigration temporaire, on ramène aussi les seuils permanents à 35 000. C'est beaucoup, mais en même temps, c'est plutôt les dernières années qui ont vu les seuils exploser prendre des proportions historiques. Donc, ce qu'on trouve à faire, c'est ramener les seuils à des chiffres comparables à il y a 15 ans... 10, 15 ans, donc une époque où il n'y avait pas de crise du logement, le français était stable et il n'y avait pas de problèmes de services non plus. On veut retrouver un modèle viable qui, à l'époque, recueillait plusieurs éloges à travers le monde. Le Québec avait un bon modèle il n'y a pas si longtemps. Donc, on veut retourner à ce modèle-là.»
Le chef du PQ estime que son document est l'occasion d'étayer toutes les études qui démontrent le lien entre l'explosion des seuils et la crise du logement.
Et qu'il déboulonne aussi les mythes les plus tenaces.
Lequel, par exemple?
«Notamment le mythe que hausser les seuils permet de régler la pénurie de main-d'œuvre. Toutes les études qu'on dépose dans des études sur le Québec démontrent que non seulement hausser les seuils ne règle pas la pénurie de main-d'œuvre, mais, dans le cas du Québec, c'est probable qu'en fait, ça a aggravé la pénurie de main-d'œuvre.»