Israël a annoncé élargir sa guerre contre le Hamas en s’attaquant également au Hezbollah et passe de la parole aux actes pour une deuxième journée consécutive.
Après avoir fait exploser les téléavertisseurs de membres du Hezbollah mardi, voilà que des talkies-walkies appartenant à des membres du mouvement islamiste chiite ont explosé dans la banlieue de Beyrouth mercredi.
Cette seconde attaque aurait occasionné fait plusieurs morts et une centaine de blessés.
Est-ce un point tournant dans cette guerre qui oppose l'État hébreu, le Hamas et le Hezbollah?
Écoutez les commentaires et l'analyse du professeur agrégé à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa et spécialiste du Moyen-Orient, Thomas Juneau, au micro de Nathalie Normandeau et de Luc Ferrandez, mercredi.
«Je ne pense pas que c'est un point tournant. Je pense qu'on a toujours un peu envie d'identifier des points tournants quand il se passe quelque chose d'important. C'est important, c'est absolument spectaculaire. J'aurais vu ça dans un film et j'aurais eu de la misère à le croire. Alors de voir que c'est arrivé en réalité, malgré tout ce qu'on sait sur les capacités techniques extraordinaires du Mossad, ça demeure extrêmement impressionnant, purement d'un point de vue technique. Au-delà de la moralité ou de la légalité, est-ce que c'est un point tournant? Je ne pense pas quand même. C'est important. Mais fondamentalement, la dynamique entre Israël et le Hezbollah n'a pas changé après ce qui est arrivé hier. Puis un point tournant, ça aurait été ça.»
«C'est humiliant pour le Hezbollah. C'est un échec de contre-espionnage massif et historique et c'est d'autant plus dommageable que le Hezbollah a beaucoup construit sa réputation au Liban, mais dans la région en général, comme étant une élite, comme ayant une sécurité interne en béton extrêmement efficace. Et là, on parle d'un échec total. Alors on peut s'attendre, et c'est probablement déjà commencé, à ce qu'il y ait une chasse aux sorcières au sein du Hezbollah pour identifier les taupes qui auraient peut-être collaboré avec Israël, ou sinon qui auraient été responsables de l'erreur sans nécessairement avoir collaboré avec Israël.»