L’explosion des cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur l’internet amorcée pendant la pandémie de COVID-19 ne s’essouffle pas.
Dans la dernière année, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a encore reçu un nombre record de signalements.
Écoutez René Morin, porte-parole du Centre canadien de protection de l'enfance, au micro de Philippe Cantin.
«Il y a effectivement une explosion de signalements de cas d'exploitation sexuelle d'enfants sur Internet. Comment expliquer ça? Je pense qu'il faut bien comprendre que la base du problème vient du fait que les prédateurs d'enfants sur Internet et les criminels ont beau jeu de faire ce qu'ils veulent. Parce qu'Internet, encore aujourd'hui en 2024, demeure un espace largement non réglementé.
«Il n'y a pas de balises. Les plateformes numériques ne sont pas encadrées par des lois, par des règlements. Elles permettent à des adultes de communiquer librement avec des enfants sans contrainte. Et pourtant, dans le monde réel, il y a des balises, il y a des règles pour empêcher les dérives. Mais sur l'espace numérique, il n'y a pas ces règles-là. Et je pense que ça souligne ici la nécessité pour les gouvernements, le gouvernement du Canada en particulier, d'intervenir et de serrer la vis aux opérateurs de plateformes numériques si on veut que ça s'arrête un jour.»
Et que peut-on faire?
«Il y a déjà un projet de loi qui a été déposé plus tôt cette année et qui est maintenant en deuxième lecture. La Loi sur les préjudices en ligne. Évidemment, le projet de loi n'est pas encore en vigueur et il reste du travail à faire. Ce qu'on espère, c'est qu'il y aura des mesures concrètes qui vont, par exemple - je pense que c'est un peu l'esprit du projet de loi -, obliger les plateformes numériques, à la réception d'un signalement de pornographie juvénile, de retirer les images dans un délai très rapide. On parle idéalement de 12 à 24 h. Et ça, c'est pas une innovation. Ça se fait déjà dans d'autres pays. Le Canada est très en retard par rapport à d'autres pays du G7 dans ce domaine.»